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Le président par intérim du Pérou, José Jerí, a annoncé l’instauration d’un état d’urgence pour la capitale, Lima, et la ville portuaire voisine de Callao. La mesure exceptionnelle, décidée par le conseil des ministres, entre en vigueur à minuit et doit durer 30 jours. L’objectif affiché est de répondre à une hausse marquée de la criminalité qui affecte plusieurs secteurs du pays.
Mesures prévues
Le décret autorise le déploiement de l’armée pour patrouiller dans les rues et supporter les forces de sécurité. Il prévoit également la suspension de certains droits, notamment la liberté de réunion, afin de faciliter les opérations de maintien de l’ordre. Ces dispositions visent à rétablir rapidement la sécurité publique dans les zones les plus touchées.
- Patrouilles militaires conjointes avec la police.
- Restrictions temporaires sur les rassemblements publics.
- Renforcement des contrôles dans les transports et les zones urbaines sensibles.
Déclaration du président
Dans un court discours diffusé à la télévision officielle, José Jerí a dénoncé «une augmentation excessive de la criminalité ces dernières années». Il a affirmé que cette situation avait causé de grandes souffrances à des milliers de familles et freiné le progrès du pays. Le président a ajouté que l’État passait «de la défense à l’attaque» pour reprendre la paix, le calme et la confiance des Péruviens.
Contexte: violences et réactions sociales
L’annonce intervient après des affrontements entre manifestants et forces de sécurité qui ont fait un mort parmi les protestataires et entraîné des dizaines de policiers blessés, selon la presse locale. Des groupes de la société civile et de jeunes — notamment issus de la génération Z — avaient appelé à descendre dans la rue pour réclamer des mesures contre la montée de la délinquance. La colère sociale vise en particulier l’insécurité dans les transports publics et d’autres secteurs économiques fragilisés.
Des policiers péruviens bloquent une voie près du Congrès lors d’une manifestation à Lima. (EPA/JOHN REYES MEJIA)
Facteurs aggravants et précédents
Le pays a enregistré des violences importantes, notamment dans le secteur des transports, où au moins 47 conducteurs d’autobus ont été tués depuis janvier. Ce climat d’insécurité a contribué à l’isolement de l’ancienne présidente Dina Boluarte le 10 octobre, ouvrant la voie à la présidence par intérim de José Jerí jusqu’en juillet 2026. Les autorités espèrent que l’état d’urgence interrompra la spirale de violence.
Il ne s’agit pas de la première mobilisation de ce type : l’ancienne présidente avait déjà décrété un état d’urgence de 30 jours en mars. Des analystes et experts en sécurité estiment toutefois que ces mesures répétées ont eu un impact limité sur la baisse durable de la criminalité.
Enjeux et perspectives
Les autorités expliquent que l’action conduite pendant ces 30 jours doit permettre de reprendre le contrôle des zones les plus affectées et de restaurer la confiance des citoyens. Pour être efficace, cette phase doit s’accompagner d’initiatives à plus long terme sur la prévention, la justice et l’inclusion sociale. Les observateurs suivront de près l’évolution de la situation et l’efficacité réelle des mesures prises.