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La République démocratique du Congo a dépêché une délégation de haut niveau aux États-Unis pour accélérer les négociations autour d’un accord stratégique qui dépasserait le seul volet économique pour intégrer une coopération en matière de sécurité et de défense. Cette initiative intervient après que le président Félix Tshisekedi a fait de ce dossier une priorité lors de son séjour à New York pour l’Assemblée générale des Nations unies.
Délégation et mission
La délégation congolaise compte neuf membres, réunissant des experts en sécurité et des officiers spécialisés dans le renseignement militaire. Ils se rendront aux États-Unis pour une mission de dix jours, partagée entre New York et Washington.
Objectifs et activités prévues :
- discuter le volet sécurité de l’accord stratégique;
- coordonner les aspects militaires et de renseignement entre Kinshasa et Washington;
- poser les bases d’un partenariat liant approvisionnement en minerais stratégiques et garanties de défense.
La délégation rejoindra le général Patrick Sasa Nzita durant son séjour aux États-Unis afin de poursuivre ces entretiens spécialisés.
Un volet sécurité au cœur des discussions
Les négociations antérieures avaient surtout porté sur les minerais stratégiques. Aujourd’hui, Kinshasa cherche à intégrer un volet sécuritaire à l’accord, en cohérence avec la législation américaine qui considère la protection des chaînes d’approvisionnement de ce secteur comme une question d’intérêt national.
Un membre de la délégation a déclaré à Radio France Internationale que la RDC veut formuler un texte liant la coopération économique à une coordination en matière de défense. La logique sous-jacente est celle d’un « sécurage mutuel » : l’accès des États-Unis aux minerais critiques garantirait leur sécurité industrielle et militaire, tandis que la RDC obtiendrait des garanties renforçant ses capacités de défense.
Attentes congolaises et limites
La RDC espère que l’appui américain couvrira plusieurs volets, notamment l’organisation, l’équipement et la modernisation de ses forces armées. L’objectif est d’améliorer l’efficacité et la résilience du dispositif sécuritaire national.
Kinshasa tient cependant à ce que ce soutien n’entraîne pas le remplacement de l’armée congolaise par des forces étrangères. Les autorités congolaises insistent sur le renforcement des capacités nationales plutôt que sur une présence militaire extérieure permanente.
Perspectives et défis
Les ambitions congolaises restent pour l’heure au stade d’échanges d’idées. Plusieurs points devront être clarifiés avant d’aboutir à un texte définitif, notamment les modalités précises de coopération, les garanties de souveraineté et les mécanismes de suivi.
La réussite de ces négociations dépendra de la capacité des deux parties à concilier intérêts économiques, impératifs de sécurité et respect des prérogatives nationales.