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Ukraine : Vers un retrait de la convention sur les mines antipersonnel

by Sara
Ukraine : Vers un retrait de la convention sur les mines antipersonnel
Ukraine, France

La guerre en Ukraine, marquée par son intensité et ses enjeux, soulève de nombreuses questions éthiques et humanitaires. Le président Volodymyr Zelensky a récemment signé un décret visant à retirer l’Ukraine de la convention sur l’interdiction des mines antipersonnel, ce qui suscite des préoccupations au sujet des conséquences de cette décision sur la sécurité des civils.

Les mines antipersonnel : un danger pour les civils

Les mines antipersonnel sont des engins explosifs conçus pour blesser ou mutiler des combattants adverses. Utilisées pour défendre des positions stratégiques, elles saturent les zones que doit traverser l’ennemi. Contrairement aux mines antichars, qui visent les véhicules blindés, les mines antipersonnel agissent de manière indiscriminée, se déclenchant sur simple pression, sans intervention humaine.

À long terme, lorsque les conflits se tarissent, ces mines représentent un danger persistant pour les civils. Selon un rapport de l’ONG Landmine Monitor, en 2023, 84 % des victimes des mines antipersonnel dans le monde étaient des civils, dont 1 500 enfants. La ligne de front en Ukraine, s’étendant sur plus de 1 000 kilomètres, est désormais le plus long champ de mines de la planète, avec 23 % du territoire ukrainien pollué par ces engins.

La convention d’Ottawa et son impact

La convention sur l’interdiction des mines antipersonnel, ou convention d’Ottawa, est un traité international adopté en 1997 et en vigueur depuis 1999. Elle prohibe l’acquisition, la production, le stockage et l’utilisation de mines antipersonnel. Actuellement, 164 États, y compris l’Ukraine et la France, ont ratifié ce traité, tandis que la Russie et les États-Unis n’en sont pas signataires.

L’armée russe a largement utilisé ces mines dans le conflit actuel, et des informations indiquent que les forces ukrainiennes en ont également utilisé, mais dans des proportions réduites, d’après la Campagne internationale pour interdire les mines.

Les États-Unis et l’envoi de mines antipersonnel

Les États-Unis ont mis un terme à l’utilisation des mines antipersonnel en 1991 et à leur production en 1997. Cependant, ils détiennent un stock considérable qu’ils sont prêts à transférer à l’Ukraine. Ces armes sont considérées comme obsolètes, datant d’au moins 27 ans, et leur fonctionnement peut être compromis avec le temps.

Matthew Miller, porte-parole du département d’État américain, a défendu cette décision en affirmant que ces mines sont « non persistantes », mais des experts d’Amnesty International contestent cette affirmation, soulignant que le danger persiste même après l’épuisement des batteries.

Le retrait de la convention : un choix stratégique

L’Ukraine, confrontée à une agression continue, a pris la décision de se retirer de la convention d’Ottawa pour se donner la liberté d’utiliser des mines antipersonnel afin de ralentir les avancées russes. Ce choix est motivé par la nécessité de défendre son territoire.

Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a qualifié ce retrait de « difficile mais nécessaire » pour assurer la protection de l’État contre l’agression russe. Cette décision doit encore être validée par le Parlement ukrainien, où son approbation est attendue.

Réactions internationales

Des alliés de l’Ukraine, tels que les pays baltes et la Pologne, ont également annoncé leur intention de quitter la convention d’Ottawa, invoquant la menace russe. Cependant, le Comité international de la Croix-Rouge a exprimé des préoccupations quant aux risques accrus pour les civils dans ces conflits.

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