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Sensibilisation des garçons aux violences faites aux femmes au Kenya

par Sara
Kenya

Au Kenya, la sensibilisation des garçons aux violences faites aux femmes est devenue une priorité face à une triste réalité. Les témoignages de mères engagées montrent que le changement doit commencer dès le plus jeune âge.

Une prise de conscience nécessaire

Janet Mbugua, maman de deux garçons de 6 et 9 ans, a récemment réagi avec colère lorsque son fils a participé à des moqueries à l’égard d’une jeune fille qui souhaitait jouer au football avec eux. Elle a déclaré : *« J’ai grondé mon fils. Je lui ai dit qu’en aucun cas il ne pouvait traiter une fille comme ça. »* Son intervention illustre combien il est crucial d’éduquer les jeunes sur l’égalité des sexes. Avec 1,3 million de followers sur Instagram, Janet est membre du collectif End Femicide et s’efforce d’inculquer des valeurs d’égalité à ses enfants.

Marche contre les féminicides et les violences faites aux femmes à Nairobi, le 10 décembre 2024.

Un contexte alarmant

Le Kenya fait face à des taux d’homicides de femmes parmi les plus élevés du continent. En 90 jours, 97 femmes ont été tuées, un chiffre qui a été minimisé par certaines autorités. Les récents événements tragiques, comme la découverte de corps de femmes démembrés et le meurtre de la marathonienne Rebecca Cheptegei, soulignent l’urgence d’une éducation appropriée.

Éduquer pour changer

De nombreuses femmes, comme Nerima Wanyama, estiment que l’éducation de la nouvelle génération est cruciale. *« Ça commence à la maison, j’ai constamment des conversations avec mon adolescent de 15 ans pour lui dire qu’une femme est un individu, unique et autonome »*, affirme-t-elle. Cette vision est partagée par d’autres, comme Flavian Wangitu et Nadira Mafula, qui participaient à une marche à Nairobi pour sensibiliser à ces problématiques.

Manque de modèles positifs

Lors de cette marche, peu d’hommes étaient présents. Ninju Kubai, psychologue, soulève un point important : *« On manque de modèle d’homme positif auquel se référer alors que la “manosphère” kényane a des figures populaires qui prônent souvent des messages violents. »* Des influenceurs comme Amerix et Andrew Kibe, qui comptent des millions de followers, adoptent des positions néfastes à l’égard des mouvements féministes.

Des initiatives à encourager

Janet Mbugua souligne également la nécessité d’un plus grand nombre d’hommes promouvant une masculinité positive. Bien qu’il existe quelques initiatives, comme des livres éducatifs sur les menstruations destinés aux garçons et aux filles, beaucoup reste à faire. Les écoles doivent jouer un rôle essentiel dans l’éducation sexuelle, mais cette thématique est souvent laissée de côté.

Espoir pour l’avenir

Quelques programmes, comme celui de l’école des fils de Janet, abordent des thèmes tels que l’intimidation et les violences de genre. Toutefois, ces cours ne sont pas obligatoires dans toutes les écoles. Janet Mbugua reste optimiste : *« Ce n’est pas trop tard pour que les choses changent »*, mais il faut un engagement réel des autorités. Le président William Ruto a récemment reconnu l’importance de mieux protéger les femmes, mais des actions concrètes restent nécessaires.

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