Home ActualitéShamima Begum : l’incertitude des Britaniques détenus en Syrie

Shamima Begum : l’incertitude des Britaniques détenus en Syrie

by Sara
Royaume-Uni, Syrie

Shamima Begum et les 65 autres Britanniques liés à l’État islamique, actuellement détenus dans des prisons et camps du nord-est de la Syrie, se trouvent face à un avenir incertain alors que les groupes rebelles soutenus par la Turquie intensifient leur offensive contre les forces kurdes qui assurent leur garde.

Situation en Syrie et préoccupations internationales

Avec l’effondrement du régime d’Assad après la chute de Damas, la Turquie tente d’exploiter l’instabilité en Syrie en attaquant les forces kurdes, qui ont été alliées aux États-Unis et au Royaume-Uni dans la lutte contre l’État islamique (IS) depuis près d’une décennie. La situation détériorante dans le nord-est de la Syrie a incité les États-Unis à émettre des avertissements publics et privés à la Turquie, tandis que d’autres responsables du renseignement occidental soulignent l’importance de maintenir le contrôle kurde sur la région.

Les détenus et leurs conditions

Environ 50 000 hommes, femmes et enfants anciens combattants de l’IS sont détenus dans des prisons et camps contrôlés par les Kurdes, principalement d’Irak et de Syrie. Parmi eux se trouve Shamima Begum, ainsi que 20 femmes, 10 hommes et 35 enfants qui sont citoyens britanniques ou ont détenu la citoyenneté britannique, selon des groupes de défense des droits humains.

Réactions des États-Unis et des ONG

Lors d’une déclaration, John Kirby, porte-parole de la sécurité nationale à la Maison Blanche, a exprimé des inquiétudes concernant l’offensive continue de l’Armée nationale syrienne (SNA) soutenue par la Turquie, qui pourrait nuire à la mission anti-islamiste menée par les forces démocratiques syriennes (SDF). Kirby a expliqué que ces opérations posent un risque de détournement des SDF de leur mission contre l’ISIS.

Reprieve, une organisation de défense des droits humains, a déclaré que l’incertitude croissante justifie le rapatriement des personnes détenues, même si les adultes étaient auparavant des combattants de l’IS ou, dans le cas de Begum, des partisans de l’organisation. Dan Dolan, directeur de l’advocacy chez Reprieve, a insisté sur le besoin d’une action décisive, appelant le Royaume-Uni à suivre l’exemple des États-Unis et d’autres pays européens.

Le contexte des enfants et des femmes

Selon Reprieve, la majorité des détenus sont des enfants, dont la plupart ont moins de 10 ans, tandis que près des deux tiers des femmes, y compris Begum, sont des victimes de la traite, contraintes de se rendre chez l’IS. Le leader militaire kurde, Mazlum Abdi, a récemment déclaré que les opérations conjointes contre l’IS étaient suspendues car la coalition anti-IS dirigée par les États-Unis était préoccupée par la chute d’Assad, soulignant que l’IS est désormais plus fort dans le désert syrien.

Position du Royaume-Uni sur les rapatriements

Le Royaume-Uni a été réticent à envisager des rapatriements dans la plupart des cas, ayant retiré la citoyenneté de Begum et d’autres Britanniques en Syrie lorsque cela était possible, en affirmant que cela était « favorable à l’intérêt public ». Begum a échoué dans une bataille judiciaire pour contester la perte de sa citoyenneté, le tribunal ayant statué que les inquiétudes concernant la traite n’étaient pas pertinentes.

Selon Reprieve, 600 personnes ont été rapatriées l’année dernière des camps contrôlés par les Kurdes par 17 pays, dont les États-Unis, l’Allemagne, la France, le Canada, la Finlande, le Danemark et la Suède.

Les camps et la menace sécuritaire

Les camps, dont le grand al-Hawl et le plus petit Roj où vit Begum, sont éloignés des lignes de front actuelles, bien que la Turquie et, dans une moindre mesure, Israël aient mené des frappes aériennes et des attaques de drones sur le territoire kurde. Environ 4 millions de personnes vivent dans le nord-est de la Syrie sous une administration dirigée par les Kurdes.

Avancée des forces turques

Plus tôt cette semaine, la SNA soutenue par la Turquie a pris le contrôle de Manbij, à l’ouest de l’Euphrate, auparavant contrôlée par l’armée kurde pendant huit ans, avec l’aide de frappes aériennes et de drones de l’armée de l’air turque. La SNA progresse maintenant vers Kobané, près de la frontière turque, un lieu de bataille significatif en 2014 où une collaboration entre les combattants kurdes et la puissance aérienne occidentale a aidé à chasser l’IS.

La Turquie s’oppose depuis longtemps au séparatisme kurde et soutient que les SDF et les militaires associés sont liés aux mouvements d’indépendance dans son propre pays. Les groupes kurdes de Syrie affirment qu’ils opèrent séparément et souhaitent être une partie autonome de la Syrie, bien que leur relation avec les nouveaux dirigeants à Damas reste également incertaine.

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