# Shinbaum face à un dilemme: soutenir Gaza ou apaiser la droite
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<h2>Contexte historique et familial de Claudia Sheinbaum</h2>
<p>En 2009, l’activiste politique de l’époque, Claudia Sheinbaum, a publié une lettre dans le quotidien « La Jornada » intitulée « Sauvez le monde qu’on appelle aujourd’hui Gaza ». Elle y mentionnait : « Je viens d’une famille juive. Mon grand-père et ma grand-mère paternels ont été exilés de Lituanie pour des raisons politiques, économiques et raciales. Ils étaient juifs communistes. Mes grands-parents maternels ont rejoint le Mexique fuyant la persécution nazie, et beaucoup de membres de cette génération de ma famille ont été exterminés dans les camps de concentration. »</p>
<p>Elle poursuivait : « Je suis Mexicaine et je me bats pour mon pays. En tant que citoyenne mondiale, je partage avec des millions d’autres le désir de justice, d’égalité et de paix. C’est pourquoi je ne peux voir qu’avec horreur les images des bombardements israéliens sur Gaza. Aucune raison ne justifie le meurtre de civils palestiniens, aucun enfant ne devrait être tué. C’est pourquoi je me joins aux millions de personnes du monde entier qui demandent un cessez-le-feu et le retrait immédiat des forces israéliennes des territoires palestiniens. »</p>
<p>Cette lettre de Sheinbaum, qui est devenue la première présidente du Mexique en juin 2024, est de nouveau largement partagée. De nombreux observateurs se demandent quelle sera sa position face à l’actuelle guerre israélienne à Gaza, et comment elle compassera les exigences de la présidence avec les principes de justice qu’elle a toujours défendus, ainsi que la position de son parti de gauche, le Mouvement de Régénération Nationale (MORENA), qu’elle partage avec son prédécesseur, le président AMLO.</p>
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<h2>Large éventail de la gauche mexicaine et latino-américaine</h2>
<p>Pour mieux comprendre, il est important de connaître la nature des partis de gauche au Mexique et en Amérique latine. Selon l’activiste vénézuélien-palestinien Jihad Youssef, ces partis varient de la gauche « au pouvoir » qui adopte le marxisme latino-américain et prend une position claire contre la politique américaine et par conséquent le sionisme, comme c’est le cas au Venezuela, en Bolivie, en Colombie, à Cuba et au Nicaragua, à la gauche centriste qui évite les conflits avec les États-Unis et Entité sioniste, comme au Mexique, au Brésil, au Chili et au Honduras.</p>
<p>Pour la gauche mexicaine, Youssef pense que les positions de l’ancien président Andrés Manuel López Obrador – connu sous le nom d’AMLO – reflètent une volonté de ne pas contrarier les États-Unis. Sheinbaum suivra probablement ses pas, sauf si des actions continues en faveur de la cause palestinienne la contraignent à changer de position, d’autant plus que la communauté palestinienne au Mexique est faible et peu influente politiquement, même si le soutien populaire est fort.</p>
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<h2>Non-sioniste, mais évitant le conflit avec la droite</h2>
<p>Selon l’analyste politique mexicain Héctor Manuel Díaz, « Il est trop tôt pour déterminer la politique de Sheinbaum, mais il y a des indications qu’elle n’est pas sioniste. Cependant, elle a évité de trop parler de ce sujet précisément pour éviter les réactions de la droite sioniste, surtout avant les élections. »</p>
<p>Il espère que Sheinbaum prendra une position claire en tant que « juive non-sioniste face à la tragédie en Gaza ». Díaz rappelle que sous la présidence d’AMLO, la mission diplomatique palestinienne au Mexique a été reclassée de commission à ambassade et que la reconnaissance de l’État palestinien a été discutée, bien que non approuvée.</p>
<p>Il souligne que le spectre de la gauche au Mexique et en Amérique latine est diversifié et souvent influencé par les nécessités économiques et les contextes historiques et géographiques uniques à chaque pays.</p>
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<h2>Une approche pragmatique face aux pressions internes et externes</h2>
<p>AMLO a adopté une stratégie de non-confrontation, en félicitant le gouvernement israélien pour son « anniversaire de l’indépendance », malgré les critiques sévères que cela a suscité, car cela représente une catastrophe pour les Palestiniens (la Nakba). Cependant, le Mexique a rejoint la poursuite de l’Afrique du Sud contre Entité sioniste, ce qui n’est pas une décision facile dans le contexte mexicain.</p>
<p>Francisco Cruz, ancien diplomate mexicain, décrit les partis de gauche au Mexique comme des « négociateurs », soulignant que le pays n’a pas connu les mêmes bouleversements que d’autres nations d’Amérique latine, telles que des coups d’État militaires ou des dictatures.</p>
<p>En ce qui concerne les actions d’Entité sioniste à Gaza, Cruz mentionne que là où les conseillers présidentiels jouent un rôle majeur, il observe que les violations du droit international par Entité sioniste ne sont pas toujours qualifiées de « génocide ».</p>
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<h2>Mênagement des relations internationales</h2>
<p>Sheinbaum, bien que décrite par certains comme vivant dans l’ombre d’AMLO, montre des différences notables, telles que son approche plus prudente face à la pandémie de COVID-19. Pour Héctor Manuel Díaz, compréhensible, la présidence cherche à équilibrer les relations économiques et sociales tout en respectant les droits de l’homme.</p>
<p>Enfin, la journaliste Ana María Monjardino décrit la réaction du gouvernement mexicain envers Gaza comme « marcher sur des œufs », illustrant la lenteur des actions gouvernementales face aux contraintes internationales. Le Mexique dépend des formations militaires et des équipements de sécurité israéliens, ce qui complique la prise de positions fermes contre Entité sioniste.</p>
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