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Le coup de poker de Donald Trump sur le budget n’a pas été couronné de succès. Le 19 décembre, la Chambre des représentants américaine a rejeté le nouveau texte proposé par les républicains et soutenu par le président élu. Ce projet de loi, qui visait à financer les opérations fédérales et à éviter ainsi la paralysie de l’administration – communément appelée shutdown –, a été élaboré en urgence après l’abandon de l’accord initial entre républicains et démocrates, que le futur locataire de la Maison Blanche avait torpillé par des critiques virulentes.
Des négociations infructueuses
La nouvelle version présentée, comptant 116 pages au lieu des 1 500 initiales, devait obtenir les deux tiers des voix pour être adoptée. Elle n’a même pas atteint la majorité simple, récoltant 174 voix pour et 235 contre, malgré la majorité républicaine à la Chambre.
Après l’annonce qu’il n’y aurait pas d’autre vote ce soir-là, Mike Johnson, président de la Chambre et membre républicain, a promis que les élus allaient se rassembler pour trouver une solution alternative. Toutefois, il fait face à la pression des démocrates, qui souhaitent revenir à l’accord négocié, et de certains élus conservateurs, qui refusent tout texte sans coupe budgétaire.
Un revers pour Trump et Musk
Le temps presse avant l’heure fatidique de minuit, vendredi soir. Sans accord budgétaire validé, la paralysie des services fédéraux entraînerait le chômage technique de centaines de milliers de fonctionnaires, le gel de plusieurs aides sociales et la fermeture de crèches.
Ce vote représente un revers non seulement pour Donald Trump, mais aussi pour son allié Elon Musk. Les deux hommes ont critiqué le premier compromis entre républicains et démocrates, visant à éviter un shutdown impopulaire pendant les fêtes de Noël. Avant le vote, Trump avait proclamé sur sa plateforme Truth Social : « SUCCÈS à Washington ! », vantant le nouveau plan qui permettrait au gouvernement de fonctionner pendant trois mois de plus.
Les tensions internes au sein du Parti républicain
Cependant, les républicains, qui ont passé les dernières 24 heures à négocier, se sont heurtés à une résistance de 38 de leurs représentants qui se sont unis aux « non » des démocrates. Hakeem Jeffries, chef de file des démocrates, a qualifié cette proposition de « pas sérieuse » et « risible ».
Ce revirement, provoqué par les critiques de Trump, donne un aperçu de ce que pourrait être le second mandat du républicain, qui prend ses fonctions le 20 janvier 2025. Avec un style similaire à son précédent mandat, il ne semble pas tenir compte des conventions.
Un appel au chaos
Elon Musk a également encouragé cette attitude. Sur son réseau social X, il a exhorté : « Tuez le texte ! », dénonçant les dépenses superflues contenues dans le projet initial. Puis, il a exprimé son soutien à la nouvelle proposition républicaine, qui incluait une clause de report de l’échéance sur le plafond de la dette à janvier 2027.
Trump avait exprimé son opposition à l’accord initial, en partie à cause de l’absence d’une telle provision. Les États-Unis, confrontés à une contrainte juridique concernant leur capacité d’endettement, doivent relever ou suspendre ce plafond par le Congrès. Une suspension décidée en 2023 arrive à terme début janvier, et les États-Unis devraient atteindre le plafond en juin.
Réactions à la Maison Blanche
La Maison Blanche a rejeté le nouveau texte avant le vote. Karine Jean-Pierre, porte-parole du président Joe Biden, a critiqué les républicains pour suivre les ordres de leurs donateurs milliardaires au détriment des travailleurs américains.
Katherine Clark, chef de file des démocrates à la Chambre, a déclaré : « Nous voici de nouveau dans le chaos », soulignant les dégâts qu’un shutdown causerait aux Américains. Elle a ajouté, en référence à Musk : « Et pour quoi faire ? Parce qu’Elon Musk, un homme non élu, a dit : “Nous ne ferons pas cet accord, et Donald Trump a suivi.” »