Home ActualitésociétéCorée du Sud : la dirigeante de l’Église Moon visée par un mandat d’arrêt

Corée du Sud : la dirigeante de l’Église Moon visée par un mandat d’arrêt

by Sara
Corée du Sud

Han Hak-ja, dirigeante de l’Église de l’Unification — souvent qualifiée de secte Moon — fait l’objet d’un mandat d’arrêt requis par la justice pour des faits présumés de corruption en Corée du Sud, a annoncé le parquet après son interrogatoire prolongé.

Mandat d’arrêt requis contre Han Hak-ja en Corée du Sud

Un tribunal sud-coréen a requis jeudi un mandat d’arrêt visant Han Hak-ja, 82 ans, à la tête de l’Église de l’Unification depuis la mort de son mari, Moon Sun-myung. La décision fait suite à plusieurs heures d’audition mercredi par des procureurs spéciaux, au cours desquelles la responsable a été interrogée sur son rôle présumé dans des affaires de corruption impliquant l’ancienne Première dame Kim Keon Hee et un parlementaire influent.

Le procureur Park Sang-jin a déclaré : « Nous avons demandé un mandat d’arrêt contre Han plus tôt dans la journée ». Il a précisé la nature des chefs retenus : « Les accusations portées contre elle concernent la violation de la loi sur le financement politique, de la loi anticorruption, l’incitation à détruire des preuves et le détournement de fonds ».

Selon le parquet, le risque que Han manipule des preuves était jugé élevé : « Nous avons estimé que le risque que Han manipule des preuves était très élevé, ce qui nous a conduits à demander le mandat. » Un tribunal doit désormais examiner cette demande en début de semaine prochaine.

Cadeaux à la Première dame et accusations de manipulation des marchés en 2022

Les enquêteurs reprochent notamment à Han Hak-ja d’avoir ordonné l’envoi de cadeaux de luxe à Kim Keon Hee en 2022, parmi lesquels un sac à main de créateur et un collier en diamant, dans le but, estiment-ils, d’influencer le chef de l’État de l’époque. L’ancienne première dame a été arrêtée et inculpée pour corruption et pour manipulation des cours boursiers.

Le mari de Kim Keon Hee, alors président, est également mentionné dans le dossier : « Son mari — également en détention — a été formellement destitué en avril pour avoir imposé la loi martiale le 3 décembre et déployé l’armée au Parlement. » Ces éléments figurent dans les actes transmis à la justice par les procureurs spéciaux.

Après plus de neuf heures d’audition, Han Hak-ja a été conduite hors du bureau des procureurs en fauteuil roulant. Elle a nié les accusations en déclarant : « Pourquoi aurais-je fait cela ? »

Influence et effectifs de l’Église de l’Unification

L’Église de l’Unification, fondée en 1954 par Moon Sun-myung, le défunt mari de Han Hak-ja, a longtemps suscité controverses et critiques. Ses enseignements centrés sur le rôle de Moon, ses mariages de masse et son mode de fonctionnement ont conduit à ce qu’elle soit souvent qualifiée de secte.

L’organisation revendique trois millions d’adeptes dans le monde, surnommés « Moonies », dont 300 000 en Corée du Sud et 600 000 au Japon. Ces chiffres sont cités par les autorités et apparaissent dans les éléments de l’enquête.

Procédure judiciaire et prochaines étapes

Les procureurs ont renforcé leur dispositif après les auditions, estimant nécessaire la demande de mandat d’arrêt pour prévenir toute altération des preuves. La suite procédurale dépendra de l’examen du dossier par le tribunal compétent, prévu en début de semaine prochaine.

Au cours de l’enquête, les autorités cherchent à préciser les liens entre les dons présumés, les circuits financiers de l’Église et les décisions politiques ou économiques attribuées aux personnes mises en cause. Le parquet a détaillé plusieurs chefs d’accusation mais les procédures restent en cours et doivent être confirmées par la justice.

Han Hak-ja | Secte Moon | Mandat Darrêt | Corruption | Corée Du Sud
source:https://www.leparisien.fr/international/coree-du-sud-un-tribunal-requiert-larrestation-de-la-cheffe-de-la-puissante-secte-moon-18-09-2025-A7NYQIIGBZHETMDJTZRUWCCOXA.php

You may also like

Leave a Comment