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Les organisations non gouvernementales (ONG) engagées dans la défense des droits des femmes en Europe font face à une crise majeure, marquée par un manque de soutien, des restrictions croissantes et une pression politique inquiétante. Selon un rapport publié le 14 mai par le Grevio, groupe d’experts chargé de veiller à la mise en œuvre de la Convention d’Istanbul, ces difficultés menacent directement la lutte contre les violences sexistes et sexuelles sur le continent.
Des ONG sous pression et confrontées à un recul des droits
Le Grevio dénonce « plusieurs insuffisances dans le soutien accordé aux ONG de défense des droits des femmes » ainsi que « des tendances inquiétantes allant jusqu’à la répression du mouvement féministe ». Ce constat s’inscrit dans un contexte plus large de restriction des droits fondamentaux, amplifiée par la montée de l’extrême droite en Europe, selon Maria-Andriani Kostopoulou, présidente du Grevio.
Les mesures d’austérité budgétaire ont également réduit les financements publics alloués aux associations, compliquant leur capacité à agir efficacement sur le terrain.
Impact des coupes budgétaires et des politiques internationales
Le rapport souligne aussi « l’impact négatif » du gel des financements de l’Usaid, l’agence américaine pour le développement international, décidé sous l’administration Trump. Cette décision a fragilisé de nombreuses ONG, notamment en Grèce où certaines associations actives depuis des décennies sont désormais menacées de fermeture.
En parallèle, les petites ONG spécialisées dans l’accompagnement de femmes issues de communautés spécifiques, comme les migrantes ou les victimes de violences génitales et mariages forcés, peinent à obtenir une reconnaissance officielle, un partenariat avec les autorités ou un accès aux financements publics stables.
Une intimidation croissante des militantes
Le rapport pointe également des cas de « musellement et d’intimidation » à l’encontre des militantes des droits des femmes, y compris parmi les femmes journalistes. Ce climat répressif fragilise davantage la société civile engagée dans la défense des droits des femmes et la lutte contre les violences sexistes.
Avec ses 46 pays membres, le Conseil de l’Europe joue un rôle de vigie démocratique sur le continent, alertant sur ces défis majeurs qui compromettent la protection et la promotion des droits des femmes.