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Des étudiants de l’ESSCA privilégient le bénévolat lors de leur week-end d’intégration, afin de tisser des liens utiles avec les familles en difficulté des Yvelines. Plutôt que des soirées festives, ce groupe choisit d’agir dès les premiers jours de la rentrée pour une expérience d’intégration qui a du sens.
Un week-end d’intégration placé sous le signe du bénévolat
Dans le centre social de Carrières-sous-Poissy, une quinzaine de familles précaires sont hébergées et bénéficient déjà d’un accompagnement. Pour ces jeunes, l’objectif est de bâtir du lien en se rendant utile, bien avant d’entamer leur cursus au sein de l’école de commerce post-bac.
Des bancs et des jeux pour les enfants
Le chantier démarre par des constructions en bois destinées à valoriser l’espace du jardin. Le potager à étages, encore imparfait mais en progression, prend forme dans ce lieu où vivent une quinzaine de familles. Les étudiants œuvrent collectivement pour créer des structures utiles: bancs, jeux pour enfants et autres aménagements qui bénéficient directement aux familles du quartier.
« On a plein de morceaux de bois qui volent autour de nous », raconte Marie Courtois, responsable de l’expérience étudiante à l’ESSCA. Le constat est partagé : une activité manuelle qui nécessite de coordonner les efforts de chacun et qui sert une cause tangible.
« Tout le monde s’active » et apprentissage du travail en équipe
« Donc tout le monde s’active, on a une centaine d’étudiants sur le site », précise Marie Courtois. La majorité des participants se consacre à des aménagements extérieurs et à des jeux pour les enfants, permettant de transformer le centre social en un espace plus accueillant et plus fonctionnel pour les familles en difficulté.
Hugo, qui vient de visser deux planches, partage son ressenti: « Ça se passe bien, c’est ludique. On apprend à manager un groupe et à s’entendre en équipe. C’est pour une bonne cause, donc on y prend du plaisir. Je trouve ça très intelligent d’avoir intégré ce chantier comme premier travail de début d’année ».
Profiter à d’autres personnes qu’à soi-mêmes
Cette initiative vise aussi l’intégration par l’utilité. Mission confiée par Marie Courtois: « À l’ESSCA, on n’a pas de week-end d’intégration classique tel qu’on l’entend. On voulait faire autre chose, un projet, un pacte qui les dépasse et qui profite à d’autres personnes qu’eux-mêmes ». Tout ce qui est construit par ces étudiants sera destiné aux familles précaires, notamment sous la houlette de Laurence Le Parc, qui gère l’assistance éducative en milieu ouvert sur le site.
Une anecdote illustre l’impact local: une famille est sortie du centre pour demander ce qui se passait. Après l’explication, elle a réagi positivement en disant: « C’est génial, cela signifie qu’on pourra venir cueillir des légumes ». Il faut alors leur expliquer qu’avant de cueillir, il faut d’abord planter.
Une démarche qui déconstruit les clichés et forge l’avenir
Le projet est aussi un moyen de montrer une autre réalité des études en commerce: « Ça ne peut pas nous faire de mal. Il y a souvent le cliché des étudiants qui partent en école de commerce avec un certain niveau de vie. Tous n’ont pas forcément les pieds sur terre et ce type d’action permet de revenir à la vraie vie et de redescendre sur terre », affirme Faustine, étudiante à l’ESSCA.
La formation se poursuit dans des conditions qui varient en fonction des revenus des familles, et le coût d’études peut atteindre jusqu’à 14 000 euros l’année pour certains. Cette démarche « pas de côté » est reconduite à chaque rentrée: depuis cinq ans, les nouveaux arrivants prennent les mains à la pâte et construisent des structures en bois dans une trentaine d’institutions accueillant des personnes âgées, des personnes précaires ou en situation de handicap.