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Beaulieu-sur-Loire, Loiret — la dernière boulangerie du centre-bourg a été fermée par les services de la préfecture, laissant une commune de 1 800 habitants sans commerce de boulangerie-pâtisserie. Propriétaires proches de la retraite ont choisi d’arrêter leur activité après 36 années d’exploitation, suscitant une inquiétude croissante sur l’attractivité économique locale.
Fermeture boulangerie Beaulieu-sur-Loire : contexte et implications
La boulangerie-pâtisserie historique, située au cœur du village, a cessé son activité au mois d’août à la suite d’une décision préfectorale. Cette fermeture intervient dans un contexte où la commune est largement étendue et où le boulanger assurait des tournées vers les hameaux voisins. Le couple de propriétaires, âgé et proche de la retraite, a annoncé qu’il ne rouvrirait pas.
Pour les habitants, c’est un coup dur majeur avec des répercussions sur l’ensemble du commerce local. Certains, habitués à des déplacements à pied et à une proximité rassurante, expriment leur tristesse et leur inquiétude quant à l’avenir des autres commerces du village.
Réactions d’habitants et sentiments locaux
« Moi j’y allais régulièrement. Je venais à pied, je n’étais pas très loin, c’était impeccable », raconte André. D’autres habitants évoquent la perte d’un repère et l’espoir de voir apparaître de nouveaux commerces pour remplacer ce jugement de valeur sur l’offre locale.
« C’est triste, on aimerait qu’il y ait de nouveaux commerces », ajoute Baptiste, soulignant que la disparition de la boulangerie pourrait aussi affecter les autres commerces autour.
Explications officielles et contestations
Selon la préfecture, la fermeture résulte d’un contrôle sanitaire qui a mis en évidence des manquements graves aux règles d’hygiène et une non-conformité avec les normes. Des témoignages anonymes évoquent déjà des problèmes de propreté dans certains locaux, renforçant le sentiment d’insuffisance des contrôles antérieurs.
Le propriétaire, Christian Poitou, 63 ans, affirme que la situation n’était pas parfaite mais ne justifiait pas une fermeture. « C’était notre quatrième contrôle en trois ans », déclare-t-il. « Un boulanger comme moi, dans une commune de cette taille, en travaillant sept jours sur sept, c’est impossible de faire tout qu’ils vous demandent de faire, qu’il n’y ait pas un peu de poussière » ajoute-t-il, précisant que les exigences l’obligent à « mettre au caveau » ce qui ne peut pas être envisagé pour lui.
Coûts de remise en conformité et difficultés financières
Les propriétaires expliquent qu’une remise en conformité du fournil leur a été demandée lors du dernier contrôle, mais que le coût est « pas soutenable financièrement ». Christian Poitou précise : « J’ai déjà fait mon laboratoire pâtisserie, il est aux normes, comme le laboratoire viennoiserie. Le fournil, financièrement c’est 400 000 euros, rien que pour les murs. Pour nous, vu nos moyens et nos âges, ce n’est même pas la peine d’y penser ».
Solutions provisoires et dépôts de pain
En attendant une solution pérenne, un dépôt de pain a été mis en place dans l’épicerie locale, avec des produits issus de la boulangerie voisine de Bonny-sur-Loire. Cette mesure vise à limiter l’impact sur les habitants et l’économie du bourg tout en explorant des alternatives pour l’approvisionnement en produits de boulangerie.
Réponses et perspectives de la mairie
La mairie est en quête active de solutions, mais souligne la difficulté à trouver des bénévoles ou des entrepreneurs prêts à installer une boulangerie-pâtisserie dans la commune. « Ça fait longtemps qu’on les cherche, dès la fermeture de la première boulangerie », indique Isabelle Bertrand, adjointe au maire en charge des solidarités. « Malheureusement, il y a peu de personnes qui souhaitent installer un commerce de boulangerie-pâtisserie ».
Cette fermeture résonne comme une alerte pour l’économie locale et l’attractivité du village, notamment chez les riverains qui craignent une diminution de l’activité commerciale et un déplacement des clients vers les grandes surfaces.