Home ActualitésociétéHarcèlement homophobe : le suicide tragique d’une directrice d’école en France

Harcèlement homophobe : le suicide tragique d’une directrice d’école en France

by Sara
France

Le drame survenu le 1er septembre met en lumière le harcèlement homophobe, suicide, directrice d’école, France après le décès de Caroline Grandjean, 42 ans, retrouvée morte le jour de la rentrée scolaire après avoir contacté la plate‑forme nationale de prévention du suicide vers 10h30.

Harcèlement homophobe, suicide, directrice d’école, France : le décès de Caroline Grandjean

Caroline Grandjean, directrice d’école de 42 ans, s’est donnée la mort le lundi 1er septembre, jour de la rentrée. Selon les éléments rapportés, elle avait appelé la plate‑forme nationale de prévention du suicide vers 10h30 avant de se rendre sur un site escarpé non loin d’Anglards‑de‑Salers (Cantal), où elle résidait. Les gendarmes, rapidement alertés, ont mobilisé d’importants moyens et retrouvé le corps en contrebas après une chute d’environ 30 m.

Remedium, auteur de bande dessinée (de son vrai nom Christophe Tardieux), qui avait raconté son histoire dans l’ouvrage Cas d’école, témoigne : « Je suis sous le choc. Sa femme m’a contacté en fin de journée pour m’apprendre la terrible nouvelle. C’est un gâchis et j’ai l’impression que rien n’a été fait pour l’empêcher ».

Le harcèlement rapporté à l’école de Moussages

En 2023, Caroline était enseignante et directrice d’une école à classe unique à Moussages, petit village du Cantal d’environ 300 habitants. Le 13 décembre 2023, elle découvre l’inscription homophobe « Sale gouine » sur le mur du préau. Le 7 mars 2024, un nouveau tag attaque sa personne : « gouine = pédophile ». D’autres messages injurieux, comme « va crever sale gouine », ont été glissés dans la boîte aux lettres de l’école.

Malgré cinq plaintes et une enquête judiciaire, l’auteur des faits, décrit comme un corbeau, n’a jamais été retrouvé. Confrontée à un harcèlement persistant, elle avait cessé son activité et était en arrêt de travail depuis la rentrée précédente.

Thierry Pajot, secrétaire général du syndicat des directeurs et directrices d’école (S2DE), résume l’impact : « Ce harcèlement l’a détruite et elle a préféré dire stop. D’autant qu’elle n’a été soutenue ni par l’institution qui voulait la changer de poste, ce qu’elle a refusé, ni par la mairie qui trouvait que cette histoire faisait une mauvaise publicité au village ».

Quelques jours après le début de l’affaire, le maire Christian Vert est toutefois intervenu publiquement pour la soutenir. Il a déclaré le 12 septembre 2024 : « Contrairement à ce qui est affirmé de manière mensongère, j’ai toujours condamné les actes odieux d’homophobie dont [elle] a été victime ».

Antécédents, réactions institutionnelles et suites

Selon des informations recueillies, la directrice avait déjà tenté de mettre fin à ses jours ces derniers mois. Remedium ajoute : « Cette histoire de corbeau l’avait placée dans une position de grande fragilité. Et dernièrement il y a eu une accumulation de plusieurs événements qui ont renforcé son sentiment d’injustice. D’abord le classement sans suite de sa plainte, et puis la promotion de l’inspectrice de l’éducation nationale qui, selon elle, ne l’avait pas vraiment soutenue tout au long de cette affaire. Il y a un message dans le fait qu’elle ait choisi cette date de la rentrée pour se donner la mort. »

Le ministère de l’Éducation nationale, contacté, se dit « profondément touché par le décès tragique d’une professeure des écoles dans le Cantal » et relève que « c’est un drame qui suscite une vive émotion au sein de la communauté éducative ». Face à la mobilisation des équipes, une cellule d’écoute a été activée dès le 2 septembre dans la circonscription de Mauriac pour accompagner les personnels éducatifs.

Des syndicats du primaire, comme la FSU‑SNUipp et le S2DE, demandent l’ouverture d’une enquête administrative. Le ministère précise que « la rectrice de l’académie de Clermont‑Ferrand va saisir la formation spécialisée santé, sécurité et conditions de travail départementale afin qu’elle puisse conduire les investigations et formuler les préconisations nécessaires ».

Contexte plus large et dates associées

Le suicide de Caroline intervient quelques jours avant le 21 septembre, date du cinquième anniversaire du décès de Christine Renom, directrice qui s’était donnée la mort dans son école à Pantin (Seine‑Saint‑Denis). Le parallèle souligne, pour certains acteurs du monde éducatif, la récurrence et la gravité des situations de détresse liées au harcèlement et aux conditions de travail.

Le dossier de Caroline Grandjean, marqué par des injures homophobes répétées, cinq plaintes et une enquête sans résolution, alimente les demandes de clarification sur les réponses institutionnelles apportées aux victimes. Des investigations départementales sont annoncées ; les autorités académiques et locales devront, selon les syndicats, rendre des comptes sur la prise en charge et la protection des personnels confrontés à ce type de harcèlement.

Harcèlement Homophobe | Suicide | Directrice Décole | France | Harcèlement | Homophobie | École
source:https://www.leparisien.fr/societe/homosexuelle-et-harcelee-une-directrice-decole-se-suicide-le-jour-de-la-rentree-02-09-2025-DYYUUY65LBHXZKB7WS6S7LLVZ4.php

You may also like

Leave a Comment