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Qui est derrière l’attaque Brest antifasciste ultradroite qui a visé dans la nuit de samedi 20 à dimanche 21 septembre un bar de la place Guérin, connu pour son engagement antifasciste ? Une enquête contre X pour violences aggravées et dégradations aggravées a été ouverte ; les autorités cherchent à identifier les assaillants après un déchaînement de violence ayant fait plusieurs blessés.
Enquête judiciaire ouverte et premiers constats
Le parquet de Brest a ouvert dès lundi une enquête contre X pour violences aggravées et dégradations aggravées, confiée au Service local de la police judiciaire (SLPJ) du commissariat de police de Brest. Dans la nuit de samedi 20 à dimanche 21 septembre, une trentaine de personnes, pour la plupart masquées, se sont jetées sur des clients présents sur la terrasse du Café de la plage, un établissement identifié comme « l’un des bastions de la lutte antifasciste brestoise ». Pendant plusieurs minutes, des coups de poing, de pied, des coups portés avec des battes de baseball et des chaises ont été signalés.
Ce déchaînement de violence a fait quatre blessés légers. À la date du mardi 23 septembre, aucune plainte n’avait encore été déposée, excepté celle du gérant du bar.
Les vidéosurveillance de la place Guérin seraient, selon des informations locales, non exploitables. En revanche, au moins quatre vidéos de la scène ont été transmises aux enquêteurs, qui travaillent désormais à l’identification des suspects.
Pistes investiguées : ultras, hooligans et mentions de l’extrême droite
Plusieurs éléments orientent l’enquête vers la mouvance des supporters ultras et le milieu hooligan. Une source proche du dossier indique que le nombre d’assaillants, leur profil plutôt jeune et leur mode opératoire évoquent fortement la mouvance hooligan. Le timing renforce cette hypothèse : les faits ont été commis environ trois heures après un match au stade Francis Le Blé.
Depuis le début de l’été, des inscriptions à connotation nazie et des agressions attribuées à l’ultradroite se sont multipliées localement. Certains acteurs antifascistes et des élus ont cité le nom du Talion, un groupuscule d’extrême droite. Les autorités locales demeurent toutefois réservées sur l’ampleur d’une implantation locale de ce groupuscule, et l’enquête vise précisément à vérifier ces hypothèses.
Le rôle présumé du collectif Section Ouest
Une nouvelle branche d’ultras du Stade Brestois, le collectif Section Ouest, est régulièrement évoquée dans les investigations. Ce petit groupe, d’environ trente personnes et exclu des Celtic Ultras, est réputé proche de l’extrême droite selon des sources locales. Le Stade Brestois a été informé mardi que certains agresseurs présumés de la place Guérin seraient issus du milieu ultra.
Par ailleurs, d’après des éléments portés à la connaissance des enquêteurs, l’un des blessés brièvement pris en charge samedi soir fait l’objet d’une interdiction de stade après une agression contre des supporters lensois le 20 avril dernier, un épisode caractérisé comme un guet-apens à coups de barres de fer sur la RN12. Ce lien entre incidents antérieurs et l’attaque de la place Guérin renforce la piste des connections entre hooligans et violences ciblées.
Preuves, temporalité et suite de l’enquête
Les enquêteurs accumulent et analysent pour l’instant des enregistrements vidéo et des témoignages afin d’identifier les participants. Les images de la vidéosurveillance publique de la place Guérin étant jugées inutilisables, ce sont les autres vidéos, saisies auprès de particuliers ou de téléphones, qui constituent des éléments clés pour la reconstitution des faits.
Au printemps, il avait fallu plus de six semaines pour identifier les membres d’un commando responsable de violences entre supporters sur une voie express, ce qui illustre la durée parfois longue des investigations dans ce type d’affaires. L’enquête sur l’attaque du Café de la plage ne fait que débuter ; les services de police et le parquet continueront d’exploiter les éléments vidéo et les signalements pour procéder à des confrontations et, le cas échéant, des interpellations.
Les autorités rappellent que, tant que l’enquête est en cours, toute information fournie par témoins ou titulaires de vidéos peut être déterminante pour faire la lumière sur cette agression et identifier les responsabilités pénales.