Table of Contents
Une étude récente de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) révèle que l’utilisation des sites pornographiques par les mineurs, notamment dès l’âge de 12 ans, est en forte augmentation en France. Selon les chiffres de 2022, près de 30 % des jeunes de moins de 18 ans se sont rendus au moins une fois chaque mois sur ces sites, un chiffre qui frôle celui des adultes (36 %), indiquant une familiarisation précoce avec ces contenus.
Une fréquentation massive dès l’adolescence
Les données montrent que, dès 12 ans, la majorité des garçons visitent ces plateformes régulièrement, avec des proportions dépassant 50 % chez les 14-15 ans et atteignant 65 % chez les 16-17 ans. La tendance est inverse chez les adolescentes, dont le taux de fréquentation est nettement inférieur : environ 31 % chez les 12-13 ans, et similaire ou légèrement en baisse à partir de 14 ans. Au total, chaque jour, 10 % des internautes, tous âges confondus, consultent ces sites, selon Médiamétrie.
Une augmentation alarmante sur cinq ans
Entre 2017 et 2022, le nombre de mineurs accédant mensuellement à des sites pour adultes a augmenté de 36 %, traduisant une pénétration de plus en plus précoce dans cet univers. Actuellement, environ 12 % de l’audience des sites pour adultes est représentée par des mineurs, près d’un sur dix accédant quotidiennement à ces contenus. La tendance soulève des préoccupations sur l’impact de cette exposition précoce à la pornographie.
Une position mondiale importante
Selon un rapport sénatorial de septembre 2022, la France se positionne comme le quatrième pays mondial en termes de consommation de contenu pornographique. Sur des plateformes majeures telles que Pornhub, Youporn ou xVideos, en 2019, le pornographique représentait plus d’un quart (27 %) du trafic vidéo en ligne. Quatre sites français figurent dans le Top 25 des sites les plus visités dans le monde.
Réactions et enjeux législatifs
Face à cette réalité, le gouvernement français a renforcé ses dispositifs. Depuis juillet 2020, la loi oblige les éditeurs de sites pornographiques à vérifier réellement l’âge de leurs internautes, dépassant la simple déclaration par clic. Cependant, cette obligation reste imparfaite : des acteurs comme la maison mère de Pornhub, Aylo, ont récemment suspendu l’accès à leurs contenus en France pour protester contre ces mesures, estimant que celles-ci restreignent la liberté d’accès.
Ce contexte soulève des questions sur l’efficacité des dispositifs de contrôle, la prévention et la sensibilisation des jeunes face à des contenus potentiellement nuisibles à leur développement. La lutte contre la consommation précoce de pornographie demeure un enjeu majeur pour les autorités françaises face à une prolifération qui semble s’accélérer.