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Thomas Jolly, directeur artistique des cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, a obtenu justice après avoir été la cible de cyberharcèlement à caractère homophobe et antisémite sur les réseaux sociaux.
Sanctions prononcées contre les auteurs de messages haineux
Le tribunal correctionnel de Paris a rendu son verdict le lundi 5 mai, condamnant sept personnes pour avoir adressé des propos injurieux et menaçants à Thomas Jolly. Parmi ces prévenus, une seule était présente à l’audience. Chacun devra verser un euro de dommages et intérêts au metteur en scène.
Les peines prononcées comprennent des amendes comprises entre 2 000 et 3 000 euros, assorties de sursis, pour trois des accusés. Les quatre autres ont été condamnés à des peines d’emprisonnement avec sursis allant de deux à quatre mois. En outre, les sept individus, âgés entre 22 et 79 ans et composés de six hommes et une femme, devront suivre un stage de citoyenneté de cinq jours. Le tribunal a également ordonné la suspension pendant six mois des comptes X de deux d’entre eux.
La 17e chambre correctionnelle a requalifié les faits en cyberharcèlement et injures aggravées, ne retenant les menaces de mort que pour un seul prévenu, condamné à quatre mois de prison avec sursis.
Réquisitions et contexte du procès
Lors du procès en mars, la procureure de la République avait demandé des peines allant de trois à huit mois de prison avec sursis. Elle avait alerté sur le sentiment d’impunité grandissant des individus qui, sous l’impulsion du moment, diffusent facilement des messages haineux. « Or, on sait que ces propos peuvent ensuite armer une personne », avait-elle souligné, évoquant les violences physiques consécutives à des attaques sur les réseaux sociaux.
Des profils qualifiés de « banals »
Les propos litigieux publiés par les prévenus comprenaient notamment des insultes telles que « Juif dégénéré », « tantouze », ou encore « Dieu ne t’oubliera pas » et « Tu vas payer pour avoir manqué de respect à notre seigneur Jésus Christ ». Ces individus ont été interpellés en octobre 2024 dans plusieurs régions, dont la région parisienne, l’Hérault et les Alpes-Maritimes.
Au procès, les avocats de la défense ont insisté sur le caractère « banal » de leurs clients, loin des trolls professionnels. Ce sont des Français ordinaires, que la facilité de communication sur les réseaux sociaux a conduits à des débordements.
Une plainte déposée après les Jeux olympiques
Thomas Jolly, âgé de 43 ans, avait déposé plainte le 31 juillet 2024, quelques jours après le démarrage des Jeux olympiques. Il dénonçait alors des menaces et injures homophobes et antisémites à son encontre sur les réseaux sociaux. Si la cérémonie d’ouverture avait été largement saluée pour sa créativité, un tableau intitulé « Festivité » avait déclenché une polémique estivale alimentée par certains milieux conservateurs et d’extrême droite.
Ce tableau représentait un groupe attablé, incluant plusieurs drag queens célèbres, et avait été interprété par certains comme une parodie moqueuse de la Cène, le dernier repas de Jésus avec ses apôtres, tel que peint par Léonard de Vinci. Thomas Jolly a démenti toute volonté de choquer, expliquant qu’il s’agissait d’une « grande fête païenne reliée aux dieux de l’Olympe ». Malgré ses explications, les messages haineux à son encontre se sont multipliés.