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Un acte islamophobe d’une gravité exceptionnelle a été commis dans la nuit de dimanche à lundi à Villeurbanne, près de Lyon. Un homme, décrit comme « psychologiquement fragile », s’est introduit dans la mosquée Errahma peu avant 4 heures du matin, lors de la première prière, et a volé puis brûlé un exemplaire du Coran. Selon le Conseil des mosquées du Rhône (CMR), l’individu s’est emparé d’un Coran mis à disposition des fidèles, l’a incendié à l’extérieur de l’édifice, avant de prendre la fuite dans la rue.
Les circonstances de l’incident
Entré dans la mosquée vers 3 h 45, l’individu a eu un échange avec un fidèle qui lui a demandé d’enlever ses chaussures, selon une source policière. Sans faire preuve de violence, il a profité de sa sortie pour emporter le Coran et le brûler dans la rue.
Les témoins, notamment un fidèle qui a éteint les flammes sans alerter la police immédiatement, n’ont compris la gravité de la situation qu’après avoir consulté les images de vidéosurveillance. La plainte du trésorier de la mosquée a permis une mobilisation rapide des forces de l’ordre. L’enquête pour « dégradation ou détérioration par un moyen dangereux pour les personnes, en raison de la race, de l’ethnie, de la nation ou de la religion » a été confiée à la police lyonnaise.
Une attaque fortement condamnée et dans un contexte tendu
Ce geste, qualifié d’ »acte islamophobe » par des responsables musulmans et des élus locaux, intervient dans un climat marqué par une augmentation inquiétante des actes haineux à l’encontre des musulmans en France. La préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Fabienne Buccio, a déclaré assurer la communauté musulmane du soutien de l’État et rencontré les représentants locaux pour renforcer les mesures de sécurité.
Des figures politiques telles que les députés LFI Idir Boumertit, Gabriel Amard et le maire socialiste Cédric Van Styvendael ont unanimement condamné cet acte, rappelant la montée de la violence islamophobe dans le pays. La série d’événements racistes et haineux, qui inclut notamment le meurtre d’Aboubakar Cissé dans une mosquée du Gard et l’assassinat d’un Tunisien dans le Var, alimente un climat de tension croissante.
Une réaction alarmante face à une série d’incidents haineux
Le Conseil des mosquées du Rhône dénonce une « série d’agressions haineuses » et une atmosphère de plus en plus hostile à l’encontre des citoyens de confession musulmane. Le ministère de l’Intérieur a recensé une hausse de 72% des actes anti-musulmans lors des trois premiers mois de 2025 par rapport à la même période l’année précédente, avec 79 cas déclarés.
Pour le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, ces actes, dont on soupçonne qu’ils soient vraisemblablement liés à des motivations racistes et antimusulmanes, revêtent une dimension de plus en plus préoccupante, d’autant plus que le Parquet national antiterroriste a lancé une enquête sur ces homicides, qui seraient prémédités et liés à l’ultradroite.
Les forces de sécurité ont saisi les vidéos de surveillance permettant d’identifier rapidement le suspect, dont l’état mental a été évoqué pour expliquer ses actes.
Ce geste s’inscrit dans une série de violences qui affectent la communauté musulmane en France, illustrant une montée préoccupante de la haine et de la radicalisation dans certaines franges de la société.