Table of Contents
Un appel lancé par des intellectuels marocains exhorte la communauté internationale à réagir face à la famine et aux violences infligées à Gaza. « Gaza meurt de faim et personne ne semble se lasser des images de ses tragédies », écrit un blogueur marocain, reprenant le ton d’un mouvement de solidarité qui se veut large et continu.
Les signataires appellent toutes les forces vives et les consciences libres à dénoncer les tueries, les incendies, la privation de nourriture et l’humiliation subies par le peuple palestinien.
Ils affirment leur soutien indéfectible au droit au retour, à la liberté du peuple palestinien et à la création d’un État indépendant conformément aux résolutions des Nations unies.
- Lire aussi : Nor Muhamedov — la solidarité irlandaise envers la Palestine
- Lire aussi : « La mort est notre pain quotidien » — le cinéma palestinien face aux massacres
Silence meurtrier
La mobilisation populaire marocaine s’est exprimée de manière soutenue depuis le début de l’offensive. L’appel des intellectuels ne constitue pas une première : d’autres pétitions et déclarations, signées par des universitaires, avocats, ingénieurs et divers professionnels, avaient déjà circulé.
Des médecins ont mené, jeudi dernier, une grève symbolique de la faim pour dénoncer la stratégie de privation à Gaza, tandis que certains secouristes intervenaient sur le terrain pour porter assistance aux victimes.
La poétesse marocaine Malika Al-Asimi, parmi les premiers signataires, déclare que l’occupation agit avec une violence sans précédent, appuyée par des forces internationales. « Les valeurs islamiques et le sens humanitaire des Marocains ne peuvent accepter cette sauvagerie », affirme-t-elle.
La faim comme arme
La privation alimentaire ciblée figure parmi les violations les plus atroces contre les civils. Privés des moyens élémentaires de subsistance, de nombreuses familles sont poussées au désespoir.
L’écrivain et universitaire marocain Muhammad Ahmad Bennis explique que l’objectif apparent est de « pousser les Palestiniens au bord du désespoir total en frappant toutes les sources de vie dans la bande ». Selon lui, cela prépare le terrain à un plan de déplacement forcé.
Le chercheur en histoire et civilisation Idriss Chnoufi rappelle que ces pratiques s’inscrivent dans une continuité de crimes systémiques qui violent les principes religieux, les normes humaines et le droit international, notamment les obligations relatives à la protection des civils en temps de conflit (voir le rappel du droit ici : droit international).
Soutien politique et normalisation
Le maintien d’un soutien international et politique à l’occupation renforce sa capacité d’agir sans comptes à rendre. Les intellectuels dénoncent également les processus de normalisation officiels qu’ils jugent destructeurs pour la cause palestinienne.
Pour Bennis, l’escalade vers la famine systématique n’aurait pas été possible sans « la complicité internationale et régionale ». Il parle d’une « conspiration visant à arracher le peuple palestinien de sa terre par le meurtre, la faim, le déplacement et le siège ».
Le linguiste Fouad Bouali souligne par ailleurs le devoir moral et national de rejeter toute normalisation officielle avec l’entité israélienne, qui, selon lui, affaiblit les valeurs marocaines de tolérance et d’appartenance à la nation arabe et islamique.
La responsabilité des intellectuels
Les signataires estiment que l’inaction et le silence alimentent la souffrance et encouragent les criminels. Pour eux, le silence devient une tache indélébile qui frôle la complicité.
Ils appellent les intellectuels à jouer un rôle central : dévoiler la vérité, dénoncer les crimes et éveiller les consciences. Le chercheur Chnoufi affirme que l’intellectuel doit « être présent au cœur du combat, responsable de la libération des esprits, de l’éducation et de la mobilisation ».
Pour renforcer l’impact de la solidarité, les initiatives prennent diverses formes : pétitions, manifestations, actions culturelles et médicaux-humanitaires, et tentatives de sensibilisation des opinions publiques à l’échelle internationale.
Dans ce contexte, la notion de solidarité se conjugue concrètement :
- Appels publics et tribunes pour interpeller les responsables politiques.
- Actions de soutien humanitaire et médical sur le terrain.
- Campagnes culturelles et médiatiques pour contrer les récits mensongers.
La mobilisation marocaine illustre une volonté collective de défendre la dignité humaine et de rompre avec l’indifférence face à la tragédie qui frappe Gaza, inscrivant la solidarité comme réponse civique et morale.