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Le Conseil de sécurité de l’ONU a exigé jeudi 8 mai la fin immédiate des combats au Soudan du Sud, où un regain de violence menace de replonger le pays dans une guerre civile meurtrière. Cette demande intervient dans le cadre d’une résolution renouvelant pour un an la mission de maintien de la paix dans la région.
Appel à la cessation immédiate des hostilités
Le Conseil de sécurité a clairement indiqué dans sa résolution que toutes les parties au conflit, ainsi que les acteurs armés, doivent interrompre immédiatement les combats sur l’ensemble du territoire soudanais. Un dialogue politique est également demandé afin d’éviter un nouvel embrasement du pays et de protéger la population civile des violences.
La résolution, adoptée par 12 voix pour et trois abstentions (Russie, Chine et Pakistan), dénonce notamment l’utilisation « sans discrimination de barils d’explosifs ». Selon l’ONG Human Rights Watch, les forces soudanaises auraient largué des bombes incendiaires depuis des avions dans le nord-est du pays, provoquant des dizaines de victimes.
Une crise politique persistante et des retards préoccupants
Depuis plusieurs années, le Soudan du Sud est miné par l’insécurité et une instabilité politique chronique. La récente reprise des affrontements dans l’État du Nil Supérieur oppose les forces loyales au président Salva Kiir à celles du premier vice-président Riek Machar, arrêté fin mars. Ces combats ravivent la crainte d’une nouvelle guerre civile.
Dans ce contexte, la mission de maintien de la paix de l’ONU (Minuss) voit son mandat prolongé jusqu’au 30 avril 2026. Sa capacité est maintenue à un plafond de 17 000 militaires et 2 101 policiers. Toutefois, le Conseil de sécurité se réserve la possibilité d’ajuster les effectifs et les missions en fonction de la situation sécuritaire et de la mise en œuvre de mesures prioritaires, notamment la levée des obstacles entravant l’action de la Minuss et la création d’un environnement favorable à la tenue d’élections.
Le report des élections et les défis de la transition
Le Conseil de sécurité a exprimé une vive inquiétude face aux retards accumulés dans l’application de l’accord de paix de 2018, fondement de la transition politique. En particulier, il déplore le report de deux ans des élections, désormais attendues pour la fin de l’année 2026, qui devaient marquer la fin de cette phase cruciale.