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Le Conseil de Sécurité condamne les attaques répétées à Fashir
Le Conseil de Sécurité des Nations Unies a condamné avec vigueur, jeudi soir, les attaques répétées menées par les Forces de soutien rapide (FSR) contre la ville de Fashir, capitale de l’État du Darfour du Nord, dans l’ouest du Soudan. Il a appelé à la levée immédiate du siège imposé à la ville.
Dans sa déclaration, le Conseil a également exhorté l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide à s’engager de bonne foi dans un dialogue politique en vue d’un cessez-le-feu durable au Soudan.
Violences et pertes civiles importantes
Plus tôt dans la journée, l’armée soudanaise avait annoncé la mort de 62 civils, dont 15 enfants, et 75 blessés suite à des bombardements aléatoires des Forces de soutien rapide dans divers quartiers de Fashir.
Le Conseil de Sécurité a exprimé sa profonde inquiétude face à l’escalade de la violence dans le nord du Darfour, en particulier à Fashir et ses environs. Il a condamné les attaques contre la ville ainsi que les camps de déplacés de Zamzam et Abu Shouk, soulignant que près de 400 civils, y compris des enfants et 11 travailleurs humanitaires, auraient été tués dans ces attaques.
Le Conseil a insisté pour que les auteurs de ces attaques, ainsi que toutes les personnes responsables de violences contre les civils au Soudan, soient tenus pour responsables.
Appel à un cessez-le-feu immédiat et protection humanitaire
Le Conseil a réitéré son appel à un arrêt immédiat des combats et à une désescalade des tensions dans et autour de Fashir. Il a demandé aux forces en présence, notamment l’armée et les Forces de soutien rapide, de respecter et protéger les travailleurs humanitaires, leurs locaux et leurs biens.
Les parties en conflit ont également été invitées à faciliter un accès sécurisé et sans entrave à l’aide humanitaire pour toutes les zones touchées.
Contexte et situation sur le terrain
Le jeudi matin, l’armée soudanaise a rapporté avoir repoussé une attaque des Forces de soutien rapide vers l’est de Fashir, infligeant des pertes lourdes en vies humaines et en matériel à l’ennemi. Une source militaire a indiqué que ces forces avaient bombardé par artillerie lourde le camp de déplacés d’Abu Shouk, au nord-ouest de Fashir.
Depuis environ un an, les Forces de soutien rapide maintiennent un siège autour de Fashir et ont tenté à plusieurs reprises de prendre la ville sous couvert de bombardements, mais toutes leurs tentatives ont été repoussées par l’armée et ses alliés.
La semaine précédente, ces forces avaient envahi le camp de Zamzam, situé à environ 12 kilomètres de Fashir. Les Nations Unies et des organisations humanitaires ont signalé plus de 500 victimes civiles, entre morts et blessés, parmi lesquelles 10 employés de l’International Rescue Committee. L’invasion a provoqué le déplacement de près de 400 000 personnes.
Situation des déplacés et violations graves des droits
Un porte-parole de la coordination générale des camps de déplacés et réfugiés au Darfour a déclaré à Al Jazeera que de nombreux déplacés de Zamzam ont perdu la vie lors de leur fuite. Ils ont subi de graves violations, ainsi que la faim et la soif.
Il a souligné que des centaines d’enfants déplacés ont un besoin urgent de nourriture, d’abris et de soins médicaux.
Les Forces de soutien rapide ont été accusées, tant au niveau national qu’international, de commettre des violations graves contre les civils au Darfour et dans d’autres régions depuis le début du conflit il y a deux ans. Elles démentent ces accusations, qui sont souvent retournées contre leurs adversaires.
Conflit prolongé au Soudan
Depuis deux ans, le Soudan est le théâtre d’un conflit armé entre l’armée et les Forces de soutien rapide, ayant causé la mort de dizaines de milliers de personnes et le déplacement de plus de 14 millions à l’intérieur et à l’extérieur du pays.
Récemment, l’armée a réussi à expulser les Forces de soutien rapide de Khartoum et de la majeure partie d’Omdurman, après les avoir déjà chassées de l’État d’Al Jazira, au centre du pays.