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Soudan, vers une militarisation et ingérence étrangère ?
La guerre, qui a entamé sa deuxième année au Soudan, a exacerbé les divisions entre les factions et mis en lumière de nouveaux blocs se ralliant derrière l’institution militaire dirigée par le président du Conseil souverain, Abdel Fattah al-Burhan. D’une part, certains se sont alignés derrière les Forces de soutien rapide dirigées par Mohamed Hamdan Dagalo « Hemetti », tandis que d’autres ont convergé vers les forces de l’armée. Ce clivage risque de placer les acteurs externes comme les principaux influenceurs de la scène soudanaise, compromettant les chances d’une résolution de la crise par les acteurs locaux, voire conduisant à une militarisation de l’État.
Facteur aggravant
Les observateurs estiment que cette division renforcera l’influence des acteurs étrangers dans la crise soudanaise, réduisant les opportunités de résolution par les Soudanais eux-mêmes, ou pourrait potentiellement conduire à une « militarisation de l’État ». La polarisation politique qui a émergé quelques semaines avant le déclenchement des hostilités a contribué à l’escalade des tensions, passant d’une scission politique entre factions rivales à un conflit militaire entre al-Burhan et « Hemetti » qui a éclaté mi-avril 2023.
Ébullition
Après un an de négociations politiques, al-Burhan et « Hemetti » ont signé un accord cadre avec une alliance, progressant vers la signature d’un accord final pour compléter la transition politique. Cependant, l’isolement des autres forces a conduit à une agitation politique, le chef de l’armée refusant de signer l’accord sans un calendrier précis pour intégrer les Forces de soutien rapide dans l’armée. Ce blocage a renforcé la division politique, opposant les forces de l’armée à l’alliance démocratique d’une part, et « Hemetti » à l’autre.
Nouveau tournant
Les forces de l’armée et l’alliance démocratique, initialement au pouvoir, ont formé une nouvelle alliance avec des forces civiles en octobre 2023 au sein de la Coordination des forces démocratiques « Taqadum ». L’ancien Premier ministre Abdullah Hamdok a été choisi comme chef de l’alliance, proclamant une position de neutralité dans le conflit et s’engageant à mener des efforts pour mettre fin aux hostilités.
Conséquences
Les tensions politiques et ethniques s’intensifient alors que le Soudan semble plongé dans une nouvelle phase de division et de conflit. Les ramifications majeures de cette polarisation pourraient ouvrir la voie à des ingérences étrangères sans égard pour la volonté nationale indépendante, risquant également de conduire à une militarisation de l’État si les conditions s’y prêtent.