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Abandon de la dernière étape de la Vuelta en raison de protestes en Espagne

by Sara
Espagne

La Vuelta, protestes, Madrid, cyclisme, Espagne : la dernière étape de la Vuelta a España a été interrompue à Madrid en raison de manifestations pro-palestiniennes, entraînant l’arrêt prématuré de la course et l’annulation de la cérémonie de remise des prix pour des raisons de sécurité.

Vuelta, protestes, Madrid, cyclisme, Espagne : déroulement et annulation de l’étape

Les organisateurs ont annoncé que «En raison des protestations à Madrid, la course s’est terminée plus tôt que prévu». La dernière étape, prévue entre Alalpardo et Madrid, n’a pas livré de vainqueur d’étape ; le Danois Jonas Vingegaard, leader avant l’interruption, a été déclaré vainqueur final de cette édition de la Vuelta. La cérémonie pour le vainqueur a toutefois été annulée «pour des raisons de sécurité».

Les incidents ont commencé plusieurs dizaines de kilomètres avant l’arrivée : à peine 60 km du but, une première groupe de manifestants a bloqué le peloton dans la capitale. Les personnes se tenaient sur la chaussée avec une banderole ; quelques coureurs ont tenté de contourner le blocage mais le peloton principal s’est arrêté. Ensuite, à 8 km de l’arrivée, des manifestants ont forcé les barrières et ont occupé l’ensemble de la route, rendant impossible la poursuite normale de l’épreuve.

Les organisateurs avaient déjà estimé le dernier tronçon de Madrid comme particulièrement exposé et, pour des raisons de sécurité, avaient raccourci l’étape — initialement longue de 111,6 km — à 103,6 km.

Interventions de police, ampleur des manifestations et situation à Madrid

Les autorités ont indiqué que plus de 100 000 personnes étaient réunies à Madrid pour les protestes pro-palestiniennes. La police, qui a précisé être déployée avec 1 500 agents, est intervenue et a eu recours au gaz lacrymogène. Selon les services, deux personnes ont été arrêtées.

Des scènes similaires ont eu lieu près de la gare d’Atocha, où des manifestants ont également franchi des barrières ; la police y a aussi employé du gaz lacrymogène pour disperser la foule. La Vuelta avait été accompagnée par des manifestations pro-palestiniennes depuis son départ il y a trois semaines, les protestataires dénonçant notamment le comportement d’Israël dans le conflit à Gaza.

Réactions des protagonistes et retombées politiques

Sur le plan sportif, Jonas Vingegaard a exprimé sa déception : «Es ist schade, dass uns ein solcher Moment für die Ewigkeit genommen wurde», a-t-il déclaré, ajoutant en français traduit : «je suis vraiment déçu. Je me réjouissais de célébrer ce succès avec mon équipe et les fans. Chacun a le droit de manifester, mais pas d’une manière qui influence ou met en danger notre course.» Il s’agit du premier succès de Vingegaard à la Vuelta et du troisième trophée dans une des trois grandes courses par étapes, après ses victoires sur le Tour de France en 2022 et 2023.

Le débat s’est rapidement étendu à l’échiquier politique espagnol. Le Parti populaire (PP), principal parti d’opposition, a qualifié l’incident de «honte internationale» qu’il attribue au président du gouvernement Pedro Sánchez. À l’inverse, Yolanda Díaz, ministre du Travail et figure du rassemblement de gauche Sumar, a salué l’interruption de la course. Sur Instagram, elle a écrit : «La société espagnole a donné une leçon au monde entier en paralysant la Vuelta», et a ajouté : «Israel darf an keiner Veranstaltung teilnehmen, solange es weiterhin Völkermord begeht.» (traduction libre de la déclaration publiée).

Pedro Sánchez n’a pas commenté immédiatement l’abandon, mais, au cours d’un déplacement à Málaga le matin même, il avait exprimé son «admiration» pour les manifestants, déclarant que l’Espagne, fréquemment critique envers Israël au sujet du conflit dans la bande de Gaza, se voulait un «exemple» pour la communauté internationale dans la défense des droits de l’homme.

Du côté international, le ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Saar a qualifié Sánchez et son gouvernement de «honte» pour leur pays, accusant le chef du gouvernement d’avoir «incité» les manifestants.

Sur le plan du cyclisme, la présence de l’équipe privée Israel-Premier Tech avait été remise en cause par les manifestants depuis le début de la course. Le propriétaire canadien-israélien de l’équipe, Sylvan Adams, a raconté qu’«on m’a demandé de retirer l’équipe israélienne de la course», et a cité sa réponse : «Mais je lui ai dit que je ne le ferai pas».

Conséquences immédiates et suite

L’arrêt prématuré de la Vuelta a déclenché une vive polémique en Espagne sur la tenue d’événements sportifs internationaux en période de tensions politiques et sur les mesures de sécurité à adopter. Les organisateurs n’ont pas attribué de victoire d’étape pour la dernière étape, mais ont confirmé le classement général final avec Jonas Vingegaard vainqueur.

Les autorités et les instances du cyclisme devront préciser les mesures à venir pour assurer la sécurité des coureurs et du public lors des prochaines éditions. La Vuelta et les fédérations concernées restent mobilisées sur les aspects opérationnels et sécuritaires engendrés par ces manifestations massives.

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source:https://www.zeit.de/sport/2025-09/spanien-vuelta-abbruch-proteste-pro-palaestina

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