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À quelques jours de la finale inaugurale de l’Arkema Première Ligue, opposant l’Olympique lyonnais au PSG, un premier bilan de cette nouvelle ère du football féminin professionnel en France a été dressé. Philippe Diallo, président de la Fédération française de football (FFF), et Jean-Michel Aulas, président de la Ligue féminine du football professionnel (LFFP), ont fait le point mardi 13 mai à Paris sur les avancées de la Ligue féminine, notamment en matière d’affluence, d’investissements et de développement.
Une fréquentation en nette progression
La Ligue féminine et la FFF ont misé sur l’attractivité de leurs championnats et une meilleure médiatisation, notamment avec deux rencontres de Première Ligue diffusées en prime time sur Canal+. Cette stratégie porte ses fruits, avec une augmentation de 50 % de l’affluence en Première Ligue Arkema et un doublement en Seconde Ligue.
À mi-saison, l’Arkema Première Ligue avait rassemblé près de 100 000 spectateurs, soit une moyenne de 1 495 personnes par match, contre 1 055 la saison précédente. Quatre des dix meilleures affluences de l’histoire du championnat ont eu lieu cette année. Le record d’affluence pour un match à domicile du PSG a même été battu le 18 janvier avec 20 489 spectateurs au Parc des Princes lors de la victoire lyonnaise, la quatrième meilleure affluence historique du football féminin français.
En Seconde Ligue, le record a été pulvérisé lors du match Lens-Metz en avril, avec 10 237 supporters présents.
Malgré ces chiffres encourageants, les demi-finales des playoffs n’ont pas rencontré le même succès. Au Groupama Stadium, la rencontre OL-Dijon a attiré 3 500 fans, tandis que le derby PSG-PFC a réuni moins de 5 000 spectateurs. Jean-Michel Aulas a annoncé des efforts pour mieux programmer ces phases cruciales à l’avenir.
Des investissements en croissance constante
Lors de la présentation de la nouvelle Ligue féminine en avril 2024, un budget initial de 10 millions d’euros avait été annoncé. Philippe Diallo a précisé que 9 millions d’euros avaient été investis lors de la saison 2022-2023, montant qui est passé à 14 millions d’euros cette saison, confirmant une trajectoire de croissance.
La Fédération s’est engagée à hauteur de 70 millions d’euros sur cinq ans pour accompagner ce développement. L’objectif affiché est ambitieux : atteindre 500 000 licenciées dans les prochaines années, en renforçant l’attractivité et les moyens de la Ligue.
Dans ce cadre, le partenariat avec Arkema, groupe chimique français partenaire historique depuis six ans, a été prolongé jusqu’en 2028. Par ailleurs, les responsables travaillent à l’arrivée de nouveaux investisseurs, malgré un contexte économique délicat. Jean-Michel Aulas a insisté sur l’importance de ne pas laisser le football féminin pâtir des difficultés rencontrées par le football masculin professionnel.
Philippe Diallo a évoqué un « projet de rupture » visant à remplacer la Ligue de football professionnel (LFP) par une société de clubs, modèle qui pourrait également s’appliquer à la LFFP.
Des avancées sociales encore limitées
Du côté des conditions des joueuses, la progression reste modérée. La professionnalisation a permis d’augmenter de 30 % le nombre de contrats à temps plein et de 15 % le salaire médian. Certaines mesures, comme l’accompagnement lors de la grossesse, ont été actées.
Cependant, la convention collective des footballeuses professionnelles n’est toujours pas finalisée. Les négociations entre clubs et joueuses butent notamment sur la question du droit à l’image. Jean-Michel Aulas s’est montré optimiste, soulignant que « les principaux sujets ont été abordés » et que des réunions sont prévues pour faire avancer le dossier.
Un avenir incertain pour une expansion à 14 clubs
L’augmentation du nombre de clubs en Première Ligue, passant de 12 à 14 pour la saison 2026-2027, faisait partie des objectifs initiaux. Néanmoins, Jean-Michel Aulas a exprimé des réserves, rappelant qu’il faudrait obtenir l’adhésion de tous les clubs concernés.
Il accueille positivement la montée probable de Marseille et Lens en Première Ligue, espérant que leur popularité contribuera à dépasser les records d’affluence et à dynamiser le championnat.
Par ailleurs, la création d’une Coupe de la ligue féminine a été confirmée, avec un « nameur » dont l’identité sera bientôt dévoilée. Cette compétition débutera le 13 septembre, avec une finale prévue à Abidjan, en Côte d’Ivoire, le 14 mars. Elle vise à offrir plus de matchs aux petites équipes tout en permettant aux clubs engagés en Europe d’entrer en lice uniquement en quarts de finale.