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Quand le mot _« Euro »_ s’invite dans une discussion avec Chloe Kelly, il y a de grandes chances que ses yeux se mettent à briller et que ses oreilles se rappellent un bruit familier : la fureur de Wembley du 31 juillet 2022. Ce jour-là, la foule anglaise hurle son nom à l’unisson. Grâce à un but marqué pendant la prolongation de la finale de l’Euro contre l’Allemagne, l’attaquante de Manchester City offre le premier titre de l’histoire aux _Lionesses_. Le lendemain, _Tap-in Queen_, son nouveau surnom, se retrouve à la une des journaux et tabloïds anglais. Les demandes d’interviews affluent, et son nombre d’abonnés sur les réseaux sociaux explose. Désormais sous les feux de la rampe, elle doit confirmer son nouveau statut : celui de star d’une sélection prête à rafler tous les trophées à venir.
Les défis de la Bench Queen
Les trois années suivantes, cependant, _Tap-in Queen_ n’a pas eu la vie facile. À Manchester City, elle est devenue une _Bench Queen_, voire une _Loft Queen_, expression utilisée pour définir les indésirables d’un effectif. Malgré ce parcours difficile, Kelly est de nouveau sélectionnée à l’Euro par Sarina Wiegman. Un destin que personne, pas même elle, n’aurait imaginé sept mois plus tôt, tant son début de saison à City fut périlleux. Titularisée une seule fois en Women Super League entre septembre et décembre, Chloé Kelly cherche une porte de sortie au mercato d’hiver, six mois avant la fin de son contrat avec les _Skyblues_. Cependant, Manchester bloque son départ dans un club du championnat, histoire de ne pas renforcer ses concurrents.
Un transfert tumultueux
À quelques heures de la fin du marché des transferts, la _Citizen_ publie un message sur les réseaux sociaux concernant sa situation. Elle affirme que des employés du club divulguent des _fake news_ à son égard aux journalistes afin de repousser les possibles acheteurs. Cette situation démontre une relation tendue entre les deux parties, Chloe Kelly accusant également le _board_ mancunien de dicter l’avenir des joueuses sans considérer leurs choix de carrière. Ce conflit pousse Manchester City à libérer sa joueuse à une heure de la fin du mercato. Kelly s’envole alors pour Arsenal, son club formateur, pour un prêt de six mois.
« Avant de signer chez les _Gunners_, j’ai hésité à mettre ma carrière en pause. Je pense que les suiveurs du football ne comprennent pas les émotions que peuvent vivre les joueuses »,
Chloe Kelly
Chronique d’une résurrection
Dans le nord de Londres, la joueuse de 27 ans retrouve les joies du football. _« Il n’y a pas un jour où je ne souris pas depuis que je suis arrivée au club. L’équipe et le staff m’ont redonné le sourire et j’en serai toujours reconnaissante. »_ Après une entrée en jeu pour reprendre le rythme dans le North London Derby contre Tottenham, l’internationale anglaise gagne sa place de titulaire sur le front de l’attaque des _Gunners_. Aux côtés de la redoutable numéro 9 Alessia Russo, elle performe à nouveau en championnat, mais aussi en Ligue des champions. Sous la tunique rouge, Chloe Kelly et sa bande éliminent coup sur coup le Real Madrid, l’OL Lyon et le Barça en finale.
Vers l’Euro 2024
Plus d’un mois après ce parcours européen magique, l’Anglaise s’engage définitivement avec Arsenal début juillet, suscitant les éloges de la sélectionneuse Sarah Wiegman au micro de Sky Sport : _« Je suis très heureuse pour elle. Chloe est en grande forme sur et en dehors du terrain. Maintenant, elle peut se concentrer sur la compétition. »_ Bien que la tendance veuille que Wiegman titularise le trio magique Lauren Hemp – Alessia Russo – Beth Mead devant, elle compte sur Kelly comme joker de luxe. Habile en débordements, puissante dans les duels, et capable de déclencher des frappes redoutables, Chloe Kelly devra être surveillée par l’arrière-garde française. Au risque de la laisser achever son voyage vers la résurrection.