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La Fédération française de tennis (FFT) annonce un plan pour accélérer le développement padel France, en débloquant un important soutien financier destiné à multiplier les infrastructures et faire passer la discipline d’un loisir à un sport structuré sur le territoire.
Plan d’investissement pour le développement padel France sur dix ans
Présenté mardi en marge du Paris Major Premier à Roland‑Garros, ce plan vise à soutenir la construction de 500 pistes de padel dans les zones « carencées » par un dispositif financier étalé sur dix ans. Gilles Moretton, président de la FFT, a expliqué : « La discipline rencontre un tel essor, une telle demande, qu’il nous a semblé important d’innover pour rattraper le retard que l’on a par rapport à l’Espagne ou l’Italie. Il ne faut pas rater le train ».
La fédération prévoit d’apporter une aide sous la forme de prêts à taux zéro aux clubs et collectivités, pour un investissement total de l’ordre de 85 000 000 € sur la période. Dans ses déclarations, Gilles Moretton a précisé : « Nous allons étaler sur dix ans un investissement aux alentours de 85 millions d’euros ».
Cette enveloppe vise notamment à financer la construction de terrains, à favoriser la création d’écoles de padel et à renforcer l’offre dans des territoires qui comptent peu ou pas d’infrastructures adaptées. La FFT souhaite ainsi accompagner l’essor progressif de la discipline au-delà des installations existantes.
Chiffres, pratique et reconnaissance nationale
Le padel, sport dérivé du tennis pratiqué en double sur des courts plus petits et entourés de parois, connaît une croissance rapide en France. Selon la FFT, le nombre de pratiquants est passé de 186 000 à 500 000 en quatre ans, et environ 1 000 clubs proposent déjà du padel au sein de leurs installations, qui totalisent 3 200 pistes.
En comparaison, l’Espagne compte 17 000 pistes (soit une piste pour 3 000 habitants) et l’Italie 10 000 (une piste pour 6 000 habitants). Le ratio français est aujourd’hui d’une piste pour 22 000 habitants, un écart que la FFT entend réduire grâce à son plan d’investissement et aux prêts à taux zéro annoncés.
Stéphanie Cohen‑Aloro, directrice du padel au sein de la fédération, souligne : « Aujourd’hui, 1.000 clubs font du padel dans leurs installations et on compte 3.200 pistes. C’est une évolution, mais quand on se compare à nos voisins européens, on est encore un peu à la traîne. Les aides ne suffisent pas, il faut aller plus loin ».
Premier tournoi national et développement de la filière
Le Paris Major Premier, organisé pour la quatrième année consécutive au stade Roland‑Garros jusqu’à dimanche, illustre l’ancrage croissant du padel en France. L’événement fait partie des quatre tournois du Grand Chelem du padel, au même titre que des épreuves au Qatar, en Italie et au Mexique. « Les trois derniers jours du tournoi devraient être complets, le padel a déjà son public », se félicite Gilles Moretton.
La FFT veut transformer cet engouement en structuration : la discipline a été officiellement reconnue sport de haut niveau par le ministère des Sports en janvier dernier et un Centre national d’entraînement de padel, dédié à l’élite et aux meilleurs espoirs français, a ouvert ses portes à Vichy (Allier).
Parallèlement, le développement du padel s’inscrit dans une stratégie plus large de la FFT visant à construire une fédération « multi‑raquettes ». La fédération a notamment candidaté pour la délégation du pickleball, autre sport de raquettes dérivé du tennis, afin de centraliser l’accompagnement des disciplines émergentes.
Prochaines étapes et déploiement local
Concrètement, la FFT va lancer les modalités de distribution des prêts à taux zéro et cibler les collectivités et clubs susceptibles d’accueillir de nouvelles pistes. L’objectif chiffré de 500 terrains servira de référence pour orienter les financements vers les zones où l’offre est insuffisante.
La fédération mettra également l’accent sur la création d’écoles et de filières de formation pour encadrants et jeunes joueurs, afin de soutenir la pratique régulière et la détection des talents au sein d’un réseau d’infrastructures renforcé.