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Lucas Chevalier : Le Football, Un Univers Fragile

by Sara
Lucas Chevalier : Le Football, Un Univers Fragile
France

Lucas Chevalier, gardien du Lille OSC et porte-étendard émergent de l’équipe de France, évoque dans cet entretien la fragilité du football, son mental de compétiteur et l’impact personnel de la pression médiatique. Entre son enfance calaisienne, son cheminement dans les clubs français et son regard sur le poste de gardien moderne, il livre une portrait nuancé et sincère de celui qui porte le regard sur le football avec authenticité.

Émergence et intégration en équipe de France

Pour son bizutage chez les Bleus, il a choisi Gilbert Montagné. « Les sunlights des tropiques », une musique des années 80 qu’il apprécie particulièrement, s’est imposée comme symbole festif et fédérateur. L’idée est née la veille de son arrivée à Clairefontaine, après un déplacement du match contre Nice. Avec un ami, ils se sont dits que ce morceau pouvait animer le groupe et favoriser la cohésion. Et, selon ses mots, « tout le monde a suivi ».

Ce premier rassemblement a laissé une impression forte: l’entrée en sélection demande de se faire petit, d’apprendre un nouveau système avec davantage de sécurité et un staff élargi, tout en découvrant des joueurs qu’il faut intégrer rapidement. La conférence de presse, très exposée, oblige à formuler des ambitions et à exprimer son avis sur des sujets sensibles, tout en mesurant l’impact potentiel de chaque parole à l’échelle nationale. Avec le temps, il s’est senti se libérer et a compris qu’il devait devenir un joueur à part entière, capable d’être acteur sur et en dehors du terrain.

Lucas Chevalier lors d’un rassemblement avec l’équipe de France

Impact personnel et perception du public

Après le match en Italie, il est allé saluer sa famille et a ressenti un regard légèrement différent de son entourage. Il prévoit de faire plus attention lors de ses déplacements quotidiens, mais il accueille cette attention comme une étape naturelle d’un début de saison marqué par des débuts en Ligue des champions. « Ça ne va pas me faire disjoncter. C’est du kif, une suite logique. Pas d’enflammade », résume-t-il.

« J’ai toujours tourné à l’adrénaline, à la résilience, à la haine de l’échec. Gamin, je pouvais péter un plomb pour un but, et même pleurer après une défaite », affirme-t-il, affichant une détermination qui le caractérise depuis l’enfance et qui nourrit son ambition de progresser sans cesse.

Le feu intérieur et la différence de personnalité

Depuis le début de sa carrière, il semble chercher le feu. « J’aime le feu. J’aime ça depuis petit. J’ai toujours tourné à l’adrénaline, à la résilience, à la haine de l’échec », répète-t-il. Son unique envie? que le prochain match démarre pour « défoncer l’adversaire ». Un mental de compétiteur qui peut être perçu comme de l’ambition, mais qu’il assume comme une nécessité personnelle pour progresser et repousser les limites.

Pour Lucas Chevalier, il existe une distinction entre opportunités et réussite répétée: il faut un peu de chance, certes, mais la perception de son talent s’est renforcée au fil des années, notamment à partir de ses débuts à l’AS Marck, où il a cherché à finir meilleur gardien à chaque tournoi.

« Le mec qui va chercher les ballons au fond du filet, aussi », rappelle-t-il avec un clin d’œil à son style de jeu, où l’initiative et la prise de risques restent des éléments centraux de son approche.

formation et apprentissage d’un gardien moderne

À l’époque du LOSC, puis de Valenciennes, Lucas Chevalier a été façonné par une série d’entraîneurs et de contextes qui l’ont aidé à évoluer. Il évoque une réalité simple: certains entraîneurs de gardiens restent prisonniers de leur ego et n’encouragent pas le gardien à dépasser leurs propres limites. Jérémie Janot, qu’il a connu à Valenciennes et chez les Espoirs, représente pour lui une approche fondée sur la carrière du joueur et sur la passion plutôt que sur l’égo. Janot, avec son tatouage et sa personnalité, a laissé une impression durable, tout comme Nicolas Dehon, son entraîneur des gardiens à Lille, « décalé » et capable de sortir du lot pour nourrir la créativité et le travail sérieux sans se prendre trop au sérieux.

« À terme, j’aimerais me pencher un petit peu sur des instruments de musique. » Déconnecter du football est important pour lui, afin de préserver l’équilibre mental nécessaire à la performance.

Lucas Chevalier et Mike Maignan lors d’un moment après-match

Le style de Lucas Chevalier et le gardien moderne

Lucas se voit comme un « cocktail » entre l’ancienne et la nouvelle génération. Son parcours, des jeunes du LOSC jusqu’à Valenciennes et les choix techniques de Paulo Fonseca, l’ont amené à évoluer dans la lecture du jeu, le dosage, le timing et les déplacements adverses. Il raconte comment Fonseca a fait débuter en Ligue 1 à 20 ans au Vélodrome et l’a poussé à « avoir une paire de couilles » dès le départ, imposant un système audacieux et novateur qui a d’abord surpris le public mais qui s’est imposé avec le temps.

La clé réside dans l’équilibre entre sécurité et audace: un gardien ne peut pas tout contrôler, et il faut parfois prendre des risques calculés pour déséquilibrer l’adversaire. Sa prise de risques balle au pied a nécessité un travail long et collectif, mais elle a permis d’insuffler une dynamique nouvelle dans l’équipe.

Encore aujourd’hui, son placement et son jeu au pied restent des domaines à perfectionner, mais il est convaincu que le style du gardien moderne doit respecter les sensations propres à chacun, sans sacrifier l’instinct et la spontanéité qui font la différence sur le terrain.

Attache au club, identité régionale et continuité

Natif de Calais, Lucas Chevalier entretient une relation forte avec le LOSC et son histoire. Il explique que son attachement est venu naturellement, en lien avec l’ambiance locale et les racines familiales. Son frère a joué pour Lens et son père aimait ce club, mais le destin l’a guidé vers le LOSC, club qu’il décrit comme une passion qui peut parfois dépasser Lille pour le joueur et ses supporters.

Malgré les succès du LOSC, il constate que l’impact dépasse rarement les frontières de Lille et estime que le club mérite plus de lumière et de reconnaissance pour sa trajectoire historique dans le football français. Son parcours au club et ses choix personnels montrent une fidélité et une détermination à s’inscrire durablement dans l’histoire du club et de la région.

Gestion mentale et réalité médiatique

Le football reste une scène médiatique intense où les ego et les attentes peuvent peser lourd. Lucas Chevalier avoue suivre de près son équilibre mental et s’autorise des séances avec un professionnel tous les trois à quatre mois pour éviter les dérives. Il rappelle que le monde du football peut être fragile: un jour, tu es roi; le lendemain, tu peux perdre ta valeur. Apprendre à gérer cette évolution est essentiel pour durer au plus haut niveau.

En regard des gardiens français, il souligne que l’école française est solide et que le travail international, notamment côté Portugais et Italiens, a enrichi la formation. Avec Mike Maignan, il voit deux gardiens modernes, qui apportent chacun quelque chose d’unique, et il préfère parler d’un style mixte plutôt que d’un clivage national.

Ambitions futures et regard sur l’avenir

Au-delà des performances, Lucas Chevalier reste lucide sur les défis du poste et sur la nécessité de continuer à apprendre. Il évoque ses influences et ses comparaisons avec Thibaut Courtois, tout en reconnaissant que chaque gardien a son propre rythme et son style. Le dérive médiatique et la pression autour du derby du Nord n’entament pas sa motivation; il affirme que ses célébrations restent authentiques et liées à son vécu professionnel, sans calcul.

En dehors du terrain, il souhaite poursuivre son épanouissement personnel en explorant des loisirs comme la musique, afin d’équilibrer vie professionnelle et vie privée.

Lucas Chevalier demeure un exemple de détermination et d’intégrité, incarnation d’un football en mutation, où le gardien moderne doit savoir allier instinct, technique et équilibre personnel. Son parcours illustre une quête continue de progression et une loyauté envers ses clubs, ses supporters et l’équipe de France, porteurs d’un espoir durable pour le football français.

source:https://www.sofoot.com/articles/lucas-chevalier-nouveau-gardien-du-psg-le-foot-ca-reste-quelque-chose-dassez-fragile

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