Une parenthèse ensoleillée autour de la caserne du Muy a éclairé les abords du site, comme pour saluer l’initiative de la Drajes. L’opération « stade vers l’emploi », portée par la Drajes en partenariat avec France travail, l’Agence nationale du sport, les Entreprises s’engagent et la Ligue Région Sud d’athlétisme, réunit 85 personnes ayant répondu à l’invitation. Axelle et Lila ont montré une belle application dans chacun des exercices proposés, mêlant sport et découverte des compétences professionnelles.
« C’est une très bonne initiative, qui nous permet d’aborder de façon différente un entretien d’embauche. C’est cool de l’aborder comme ça », remarque Axelle, après avoir découvert le lancer et le sprint. Pour son amie Lila, « le contexte est moins stressant qu’un entretien classique. Avec ces exercices, on entrevoit le travail en équipe et on apprend à mieux se connaître ».
La demi-journée a été rendue possible également grâce à la SCO Sainte-Marguerite, qui a mis à disposition des éducateurs et son matériel pour les ateliers, dans le cadre d’une initiative destinée à briser les barrières. Philippe Lamblin, précurseur du programme et venu encourager les initiatives dans le Sud, précise que lors des exercices personne ne sait qui est demandeur d’emploi et qui est employeur.
Si personne ne sait qui est qui, c’est parce que, mêlés aux demandeurs d’emploi, se retrouvent des employeurs. « Chacun apprend à travailler en équipe autour d’un objectif sportif commun, sans connaître son rôle. L’employeur peut alors avoir une idée concrète des compétences des personnes à ses côtés », précise Frédéric Caillol.
Suivi en aval. Le directeur de l’antenne marseillaise de France Travail indique que des personnes présentes ce matin peuvent trouver un travail dès la fin de la journée, et qu’un suivi sera assuré dans les jours et semaines qui suivent.
En 2025, 600 rendez-vous de ce type ont été proposés. La Région Sud en a organisé 47 et l’objectif, dès 2026, est de monter à 900 sur l’ensemble du territoire, dont 70 dans le Sud. À chaque manifestation, un club partenaire est associé et bénéficie d’une dotation financière. Mardi, c’était la SCO Sainte-Marguerite, soutenue par la Ligue d’athlétisme.
« Nous avons ciblé des demandeurs d’emploi des deuxième et troisième arrondissements de Marseille, dans un lieu symbolique de leur quartier. Cette dernière journée était l’occasion de donner un éclairage sur la manifestation qui, tout au long de l’année, a été possible grâce au concours de douze fédérations sportives. Et pour nous, c’est un budget de 23 000 euros qui a été consacré », précise-t-on à la Drajes.
Après les échanges, les employeurs potentiels ont levé le masque et les participants ont pu passer d’un cadre sportif à des discussions axées sur les attentes des demandeurs d’emploi et les besoins des chercheurs d’emploi. Isabelle Epaillard souligne que ces initiatives démontrent qu’il existe des capacités à proposer de belles manifestations et à mettre en route une dynamique. Pour la préfète à l’égalité des chances, venue saluer les participants, ces actions permettent de lever les préjugés et de favoriser le collectif.
Depuis son lancement, « stade vers l’emploi » a démontré son intérêt, en particulier en changeant les codes du recrutement. Près de 60 % des participants ont trouvé un emploi à l’issue de ces journées, souligne Philippe Lamblin.