Home ActualitéSurvie au cancer de l’utérus : inégalités raciales aux États-Unis

Survie au cancer de l’utérus : inégalités raciales aux États-Unis

by Sara

Une vaste étude menée aux États-Unis sur plus de 162 000 patientes atteintes de cancer de l’utérus révèle des disparités significatives en matière de survie selon la race et la localisation géographique. Les patientes noires affichent les pires taux de survie, que ce soit dans des régions à forte ou faible diversité ethnique.

Méthodologie de l’étude

Malgré la connaissance préalable des inégalités raciales et ethniques dans la survie au cancer de l’utérus aux États-Unis, peu d’études avaient exploré le lien entre ces disparités et la région géographique. Cette étude rétrospective a analysé les données de 162 500 patientes, âgées en moyenne de 61 ans au moment du diagnostic, collectées entre 2000 et 2019 dans 17 registres SEER (Surveillance, Épidémiologie et Résultats Finaux).

Les patientes ont été classées en fonction de leur origine raciale et ethnique :

  • 7,5 % Asiatiques
  • 8,6 % Noires
  • 12,8 % Hispaniques
  • 71,1 % Blanches

Les zones géographiques ont été évaluées selon l’indice de diversité du recensement américain, allant de 0 % à 100 %, avec des valeurs s’échelonnant entre 76,0 % pour Hawaï et 30,8 % pour l’Iowa. La survie spécifique au cancer de l’utérus constituait l’issue principale de l’étude. Les durées médianes de suivi variaient selon les groupes : 84 mois pour les Asiatiques, 59 mois pour les Noires, 73 mois pour les Hispaniques et 93 mois pour les Blanches.

Résultats principaux

Comparativement aux patientes blanches, les patientes asiatiques montraient une meilleure survie spécifique au cancer (rapport de risque, 0,91), tandis que les patientes noires avaient une survie significativement plus faible (rapport de risque, 1,34). La survie des patientes hispaniques était comparable à celle des blanches (rapport de risque, 1,01 ; intervalle de confiance à 95 % : 0,97-1,06).

Les patientes noires présentaient une survie réduite par rapport aux blanches aussi bien dans les zones à forte diversité :

  • Californie et New Jersey (HR 1,34)
  • Géorgie (HR 1,39)

que dans les zones à faible diversité :

  • Louisiane (HR 1,34)
  • Connecticut (HR 1,42)
  • Iowa (HR 1,71)

Les patientes hispaniques présentaient une survie plus mauvaise que les blanches à Hawaï (HR 2,09) et en Géorgie (HR 1,44), tandis que les patientes asiatiques avaient une meilleure survie en Californie (HR 0,91).

De plus, les patientes noires avec des cancers endométrioïdes de bas grade, non endométrioïdes ou à stade précoce avaient une survie inférieure en Louisiane comparée aux blanches (HR respectifs : 2,08 ; 1,29 ; 1,77). Celles souffrant de cancers endométrioïdes de haut grade à Seattle et de cancers non endométrioïdes en Iowa présentaient également des résultats défavorables (HR 2,23 et 2,01 respectivement).

Implications pratiques

Les auteurs soulignent que cette étude met en lumière des disparités raciales et ethniques marquées dans la survie spécifique au cancer de l’utérus, localisées géographiquement. Ils insistent sur la nécessité d’approfondir les recherches étiologiques afin de comprendre les causes de ces inégalités selon la région, et recommandent de concentrer les efforts sur les zones où ces disparités sont les plus prononcées.

Limites de l’étude

L’analyse s’est limitée à 11 régions couvertes par les registres SEER, ce qui pourrait restreindre la portée des conclusions. Les chercheurs mentionnent que la faible puissance statistique dans les zones à faible diversité peut avoir limité la détection des inégalités raciales et ethniques. Par ailleurs, l’étude ne disposait pas de données sur d’autres facteurs liés aux inégalités structurelles ou à la discrimination systémique, qui pourraient aider à mieux interpréter les résultats.

source:https://www.medscape.com/viewarticle/uterine-cancer-survival-varies-widely-race-across-us-2025a1000b2w

You may also like

Leave a Comment