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Le budget de la Sécurité sociale est au cœur des débats à l’Assemblée nationale, avec l’article 45 bis qui suspend la réforme des retraites comme pièce maîtresse de l’affrontement budgétaire. Les députés affrontent un calendrier serré: plus de 380 amendements restent à étudier et le délai constitutionnel impose de parvenir à un vote sur l’ensemble du texte dans les prochains jours. La suspension de la réforme des retraites est portée comme condition par les socialistes pour ne pas censurer le gouvernement, mais elle suscite des tensions entre les groupes et les syndicats. Selon les déclarations des responsables politiques, le vote pourrait dépendre de l’élargissement de la suspension à certaines carrières et catégories professionnelles et des détails de financement.
À l’Assemblée nationale, l’article 45 bis au cœur des débats budgétaires
Ce mercredi après-midi, l’examen de l’article 45 bis est la priorité: il prévoit de suspendre la réforme des retraites et de retarder son entrée en vigueur. Si le vote a lieu, son adoption dépendra largement des abstentions et des positions des oppositions. Le gouvernement espère que la suspension soit acceptée en première lecture en échange d’un financement négocié; certains opposants y voient une manœuvre politique. Contexte: le texte sera transmis au Sénat si l’examen n’achève pas; sinon version amendée traverse les deux chambres.

Les échanges s’annoncent houleux et les députés de tous bords préparent leurs arguments. Le coût de la mesure est discuté, et l’objectif est d’avancer tout en préservant le vote sur le texte global.
Réactions et enjeux politiques autour de la suspension
«Ce rapport de force, il porte ses fruits», se réjouit le député Jérôme Guedj (PS). D’autres acteurs évoquent des lectures plus contrastées: «Nous ne voterons pas cette compromission PS-Lecornu !», déclare Éric Coquerel (LFI). L’opposition voit dans la suspension une concession du gouvernement, et certains leaders LR pointent du doigt le financement, avec Laurent Wauquiez déclarant qu’«il apparaît parfaitement déraisonnable de proposer cette suspension sans piste de financement sérieuse». La course aux positions s’accompagne d’un utile recalcul des soutiens: «La CFDT a salué une vraie victoire», tandis que «la CGT fustige un simple décalage» dans l’interprétation des concessions.
Selon un ensemble d’observateurs, la RN devrait voter pour la suspension, tandis que Renaissance et les députés Modem s’abstiendraient, en tâchant de préserver l’accord politique sans soutenir pleinement le dispositif. Le débat porte aussi sur le financement: le coût initial évoqué par le gouvernement est discuté et un consensus reste fragile sur les mesures compatibles avec les finances publiques. Le sujet des carrières longues est au centre des propositions d’élargissement de la suspension, annoncé par le gouvernement et susceptible d’être débattu au Parlement.

Perspectives et calendrier
Sur le long chemin vers une adoption finale, le calendrier reste incertain. Si l’examen du PLFSS n’est pas terminé mercredi soir, le texte sera transmis au Sénat, avec l’engagement du gouvernement d’y ajouter les amendements votés par l’Assemblée. Le coût de la suspension est au cœur des arbitrages: selon le rapporteur LR Thibault Bazin, le coût pourrait avancer jusqu’à 400 millions d’euros en 2026 et 1,8 milliard en 2027, contre les chiffres initiaux de 100 millions et 1,4 milliard, selon les premières évaluations gouvernementales. Les échanges continueront de porter sur le financement et les effets sur les carrières longues, les catégories actives et superactives de la fonction publique, et les répercussions économiques et sociales si le texte venait à être révisé ou abandonné au Sénat. En tout état de cause, les députés devront trouver un équilibre entre le respect des engagements politiques et la nécessité d’assurer un vote sur l’ensemble du budget.