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Syrie : La lutte pour préserver les preuves des crimes d’Assad

by Sara
Syrie

Syrie : La lutte pour préserver les preuves des crimes d’Assad

De nombreuses organisations ont appelé les nouvelles autorités syriennes à ne pas détruire les preuves des crimes commis par le régime syrien, en espérant la justice future et en aidant à la recherche de milliers de disparus dans les prisons de l’ancien président syrien, Bashar al-Assad.

Selon un rapport du journal Le Monde, des milliers de documents et de témoignages, relatant des événements depuis les premières heures de la guerre en mars 2011 jusqu’à bien avant, pourraient constituer des preuves futures des crimes de l’ancien régime syrien.

Une histoire de massacres et de torture

Le journal français a décrit la dynastie Assad, qui a pris fin le 8 décembre, après près d’un demi-siècle, comme une « histoire de massacres et de torture à grande échelle », comparable uniquement au régime nazi.

Dans un rapport de sa correspondante à La Haye, Stéphanie Mopas a cité Peter Bouckaert, directeur de l’ONG Fortify Rights, qui a déclaré : « L’État syrien a pratiquement documenté toutes ses violations, tortures et exécutions dans ses propres archives ».

Appel à la préservation des preuves

Le défenseur des droits de l’homme syrien Anwar al-Bunni, qui a dû fuir en exil en 2014, a exhorté les nouvelles autorités à aider à « rassembler les documents et preuves potentielles et à les conserver, afin que nous puissions les remettre à un juge ou à un procureur ».

Il a été noté que, traditionnellement, les perdants de guerres et révolutions ont tendance à détruire les preuves de leurs crimes, mais cela a changé au cours des 15 dernières années, notamment avec l’émergence de la justice internationale.

La nécessité de préserver les archives

La Commission d’enquête sur la Syrie, créée en 2011 par l’ONU, a demandé aux groupes armés de « veiller à ne pas compromettre les preuves de violations et de crimes » en s’emparant des prisons, tout en s’assurant que les scènes de crime ne soient pas contaminées.

Elle a souligné que les familles ont risqué leur vie et ont payé des sommes importantes en pots-de-vin pour obtenir des nouvelles de leurs proches. Les vidéos récentes des centres de détention montrent des salles remplies de classeurs et de dossiers.

Impact sur la recherche des disparus

La Commission internationale sur les personnes disparues, fondée en 1996, a également appelé à la préservation de ces archives, car les événements en cours pourraient avoir un « impact direct » sur la recherche de près de 150 000 personnes disparues.

Il est essentiel de protéger les preuves documentaires lors de l’ouverture des prisons et des lieux de détention, ainsi que lors de la découverte de sites d’enterrement et de lieux de détention secrets.

Documentation des crimes

Parmi les chercheurs d’évidences, la Commission pour la justice et la responsabilité internationale (CIJA), qui a collecté des dizaines de milliers de documents laissés par le régime syrien après des batailles perdues. Il y a aussi « César », un photographe qui a fui l’armée en emportant près de 45 000 photos de cadavres de 6 786 détenus morts sous la torture.

Les opérations d’expulsion, de torture et les attaques chimiques sont documentées depuis près de 15 ans de conflit. L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques a enquêté sur l’arsenal chimique d’Assad, et bien qu’une grande partie ait été détruite, des armes chimiques restent présentes dans la région.

Justice pour les crimes commis

Anwar al-Bunni considère que « ces crimes doivent être jugés dans le pays, pas en Europe, car cela redonnera espoir et sécurité aux Syriens ». Il a précisé que cela dépasse le simple jugement : c’est une question de création d’un système de transition, de garantir la paix entre les communautés, d’indemniser les victimes et de réformer le cadre juridique.

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