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Des forces gouvernementales syriennes ont été déployées dans les villes côtières de Lattaquié et Tartous après des affrontements meurtriers survenus lors de manifestations, qui ont fait au moins trois morts et une soixantaine de blessés. Ce déploiement militaire en Syrie vise, selon les autorités, à rétablir l’ordre dans ces bastions de l’ouest du pays.
Renforcement des effectifs et opérations en centre-ville
Le ministère de la Défense a annoncé que des unités accompagnées de chars et de véhicules blindés sont entrées dans les centres urbains pour répondre à des attaques attribuées à des « groupes hors-la-loi ». Les autorités ont précisé que la mission était de restaurer la stabilité après des violences ciblant civils et forces de sécurité.
Selon les bilans communiqués, soixante personnes ont été blessées par des coups, des coups de couteau, des jets de pierres et des tirs à l’arme à feu lors des troubles. Un membre des forces de l’ordre figurait parmi les personnes tuées, ont indiqué les services de l’État.
Déroulement des affrontements
Les heurts auraient éclaté lorsque des manifestants antigouvernementaux ont été confrontés à des groupes pro-gouvernementaux sur la voie publique. Des témoins font état de tireurs masqués qui ont ouvert le feu sur des points de contrôle ; par ailleurs, deux membres des forces de sécurité ont été blessés après l’explosion d’un engin lancé contre un poste de police dans la région de Baniyas.
Manifestations alawites et revendications
La violence intervient au lendemain de rassemblements massifs d’Alawites dans plusieurs localités du centre et de la côte, organisés pour protester contre les attaques répétées et ce qu’ils dénoncent comme de la discrimination. Ces manifestations avaient été appelées par Ghazal Ghazal, chef religieux alawite vivant à l’étranger, après l’attentat meurtrier contre une mosquée à Homs.
La bombe qui a frappé la mosquée à Homs a fait huit morts et plusieurs blessés ; elle a été revendiquée par un groupe extrémiste sunnite, selon les informations disponibles, et a ravivé les craintes au sein de la communauté alawite, à laquelle appartient également l’ancien président.
Revendiations et contre-voix
Les manifestants ont formulé plusieurs demandes claires, parmi lesquelles la mise en place d’un système fédéral garantissant davantage d’autonomie pour les régions et la libération de détenus alawites. Ils affirment vouloir éviter une guerre civile, tout en exigeant des garanties pour leur sécurité et leur avenir politique.
- Mise en place d’un fédéralisme local
- Fin des violences ciblées contre la communauté alawite
- Libération des prisonniers alawites
Dans le même temps, des contre-manifestants se sont rassemblés pour soutenir le gouvernement naissant, accusant les protestataires de vouloir semer le chaos et la division afin de bloquer le processus de reconstruction nationale.
Un défi pour le gouvernement
Ces événements représentent un nouveau test pour l’administration du président Ahmed al-Sharaa, qui tente de stabiliser le pays et de réintégrer la scène internationale après quatorze années de guerre civile. Les autorités affirment agir pour sécuriser les zones touchées, mais la montée des tensions souligne la fragilité du processus de retour à la normalité.
Pour l’heure, la présence militaire dans les centres urbains de Lattaquié et Tartous vise à contenir les violences ; toutefois, la situation demeure volatile et les appels au dialogue et à l’apaisement se multiplient dans la population.