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Taboune vise un second mandat pour relancer l’économie algérienne
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune compte sur un second mandat lors des élections du 7 septembre, s’appuyant sur une amélioration de la situation sociale et économique du pays. Cependant, cinq ans après le mouvement populaire, les espoirs de changements politiques significatifs se sont évanouis.
Tebboune a annoncé sa candidature à un second mandat présidentiel le 11 juillet, déclarant : « Je crois que tout ce que nous avons réalisé était une base et une première pierre pour faire de notre économie une économie de pays émergent dans le sens plein du terme ». Il a également souligné son aspiration à bâtir une « nouvelle Algérie » au cours des cinq prochaines années.
Élu fin 2019, lors d’un scrutin tenu au cœur du mouvement populaire, il avait dû faire face à un taux d’abstention record de 60%, ainsi qu’aux manifestations pacifiques qui avaient conduit à la chute de son prédécesseur Abdelaziz Bouteflika en avril de la même année, suite à d’importantes manifestations.
Le professeur en sciences politiques, Mohamed Hennad, a déclaré : « Si la question politique n’est pas résolue de manière légitime, tout discours économique, culturel, diplomatique ou autre ne sera qu’une distraction ».
Une force économique
Le président Tebboune estime avoir « ramené le pays sur la bonne voie, répondant aux besoins du peuple et de faire de l’Algérie une puissance économique ». Il souligne souvent les deux derniers mandats de Bouteflika, qu’il qualifie de « décennie de la bande », en référence à l’entourage du président affaibli par une maladie depuis son AVC en 2013.
Après la chute de Bouteflika, des peines sévères ont été prononcées par les tribunaux contre des ministres et des proches de l’ancien président. En parallèle, Tebboune a entrepris un « nettoyage en profondeur » au sein de l’ancienne hiérarchie et a réorienté l’économie sur une voie positive.
Il a affirmé : « Les indicateurs prouvent la force de l’économie nationale aujourd’hui », en mentionnant « l’augmentation des revenus de l’État, l’arrêt de l’hémorragie sur la trésorerie publique, et le rapatriement de milliards de dollars d’argent détourné ».
Selon l’analyste, Tebboune a bénéficié de « conditions internationales favorables », notamment la guerre en Ukraine depuis février 2022, ayant entraîné une hausse des prix du gaz naturel, dont l’Algérie est le plus grand exportateur en Afrique. De plus, sa « profonde connaissance du fonctionnement de l’administration algérienne » a joué un rôle clé dans ses actions.
Des changements lents
Depuis 2022, des signes d’amélioration sont apparus. Fin juillet, Tebboune a prévu une croissance de 4,2% pour l’année en cours (après plus de 4% l’année précédente), un produit intérieur brut (PIB) de 260 milliards de dollars, et des réserves en devises évaluées à 70 milliards de dollars.
Cependant, l’économie reste peu diversifiée et dépend fortement du secteur énergétique, avec les exportations de pétrole et de gaz représentant 95% des ressources en devises étrangères.
Sur le plan des relations internationales, les performances de Tebboune ont été inégales. L’Algérie a retrouvé son rôle sur la scène mondiale en organisant le sommet de la Ligue arabe en 2022 et en siégeant comme membre non permanent au Conseil de sécurité des Nations unies, où elle défend la cause palestinienne. Pourtant, les relations avec plusieurs voisins arabes et africains, tels que le Maroc, les Émirats ou le Mali, se sont détériorées, tout comme les liens tendus avec la France, ancienne puissance coloniale.