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Tempête d’Al-Aqsa et transformation des divisions arabes

by Sara

Tempête d’Al-Aqsa et transformation des divisions arabes

Le partage tragique de la mort d’Ismaël Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, à la fin du mois dernier, a ravivé plusieurs clivages au sein des Arabes engagés dans la politique et les affaires publiques. Cette situation manifeste un affrontement intense dans la gestion des différends politiques et idéologiques, résurgence d’années de débats publics et de discussions houleuses entre factions politiques et idéologiques.

Cette nouvelle vague, comme ses prédécesseurs, n’a pas été exempte d’échanges d’accusations de trahison, d’extrémisme et de collaboration avec l’étranger. Des religieux, des politiciens, des intellectuels et des journalistes, tant garantis que indépendants, ont contribué à l’intensification de ce débat, alors que les plateformes de médias sociaux ont servi de creuset pour propager ces discussions.

Cette dynamique_cache derrière elle plusieurs opérations de redéfinition et de positionnement qui, si elles sont judicieusement exploitées, pourraient représenter un chemin vers la construction de consensus politiques et intellectuels concernant l’avenir, ou du moins, mener à la déconstruction des structures existantes pour les reconstruire sur de nouvelles bases.

Les clivages en question touchent des sujets tels que la position vis-à-vis du Hamas et des mouvements islamistes au sens large, dont la confrérie des Frères musulmans, la source intellectuelle du mouvement palestinien, ainsi que la position sur l’Iran, le sectarisme sunnite-chiite, la normalisation des relations, la résistance armée, l’extermination en cours du peuple palestinien et la véritable position des régimes arabes, en passant par plusieurs enjeux juridiques et religieux.

Observations clés

La situation actuelle, exacerbée par la mort d’Haniyeh, montre la puissance du conflit avec l’entité sioniste dans la formation des clivages régionaux, ce qui nous amène à souligner **quatre observations clés :**

  • Premièrement : Avec l’émergence de la tempête d’Al-Aqsa, deux grands camps se sont formés, chacun incluant plusieurs parties prenantes. Entre ces deux camps, il y a ceux qui restent spectateurs, attendant de voir l’évolution de la situation avant de prendre position.
  • Deuxièmement : Bien que la position des élites intellectuelles et politiques puisse varier, la majorité des masses arabes a pris une position claire, se tenant fermement avec les Palestiniens contre le processus de normalisation.
  • Troisièmement : Une distinction est nécessaire entre les clivages authentiques et les discours utilisés par chaque partie pour justifier ses positions. Le véritable clivage émerge entre deux visions distinctes pour la région.
  • Quatrièmement : L’impact global de ces développements ne peut pas être ignoré ; les clivages dans le monde arabe, intensifiés par la tempête d’Al-Aqsa, se connectent à des réalités globales plus larges.

Le positionnement des masses arabes

À travers l’émergence de la tempête d’Al-Aqsa, il est évident que le public arabe a identifié la gravité du danger de l’extermination en cours et a manifesté un soutien sans faille aux mouvements de résistance. Les opinions arabes, renforcées par des événements récents, tendent à ne pas voir l’opération récente du Hamas comme un acte de souveraineté d’un groupe, mais plutôt comme une réponse directe à l’occupation israélienne persistante.

Les résultats d’une enquête sur l’opinion publique montrent que 35 % des répondants considèrent l’occupation israélienne comme la principale raison de cette escalade, tandis que 24 % citent la défense de la mosquée d’Al-Aqsa comme motivation. Ce soutien populaire en faveur de la résistance armée, couplé au rejet des campagnes de normalisation, expose une fracture entre les gouvernements arabes et les aspirations de leurs populations.

Le rejet croissant de la normalisation est encore plus palpable lorsqu’on observe le climat politique au Liban, où le soutien au Hezbollah pour sa lutte contre Entité sioniste reste fort, mais les avis sur son rôle politique interne sont divisés. Les libanais, tout en soutenant les droits des Palestiniens, expriment une réserve vis-à-vis des actions régionales du Hezbollah. Ce climat de méfiance envers le pouvoir, jumelé à un soutien émergent envers la résistance palestinienne, responsabilise les mouvements populaires dans la région.

Émergence d’une nouvelle réalité

La tempête d’Al-Aqsa représente également une opportunité pour redéfinir le discours et les alliances arabes au regard des enjeux contemporains. Les tensions entre les différentes factions au sein des sociétés arabes, qu’elles soient religieuses, politiques ou économiques, sont exacerbées par la peur de l’effondrement de l’ordre établi face à une résistance croissante.

Cette dynamique pourrait également porter des répercussions internationales, comme en témoignent les manifestations de soutien aux Palestiniens au sein de différents groupes sociaux à travers le monde. Ce soutien élargi révèle une volonté collective de contester l’hégémonie et d’appeler à une défense des droits humains, tout en cherchant à redéfinir les solidarités et les alliances à un niveau global.

Dans cette optique, il semble crucial que les partisans de la résistance et de la justice sociale puissent se rassembler autour d’une vision commune pour l’avenir, tout en évitant les pièges de la polarisation qui minent les projets de solidarité.

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