Les réseaux sociaux dans le monde arabe ont connu une intense activité suite aux informations publiées par le « Washington Post », révélant que les ambassades et bases militaires américaines dans plusieurs pays du Moyen-Orient ont été placées en état d’alerte maximale. Cette mesure vise à anticiper une éventuelle attaque israélienne contre l’Iran.
La réaction de Téhéran, à travers un de ses responsables, dénonce ces dispositions comme une « tactique de négociation ». Cet épisode a suscité un large débat en ligne, où de nombreux internautes ont lié cette montée des tensions à l’impasse des négociations sur le programme nucléaire iranien.
Parmi les opinions exprimées sur les plateformes sociales, certains utilisateurs décrivent l’atmosphère comme une ambiance de guerre imminente. Ils évoquent notamment l’attente du rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ainsi que la réponse iranienne aux conditions américaines, dans un contexte d’absence de soutien européen. L’Europe aurait en effet perdu une grande partie de ses intérêts avec l’Iran au profit des États-Unis en cas d’accord conclu.
- Première frappe probable de la part d’Israël, non des États-Unis.
- Si l’Iran riposte en ciblant également les bases américaines directement ou via ses alliés, l’Amérique s’engagera dans le conflit.
- Sans attaque iranienne sur les bases américaines, les États-Unis pourraient limiter leur engagement.
Ces scénarios ont été largement débattus dans des messages sur Twitter, reflétant un climat d’incertitude et de tension croissante.
Certains activistes considèrent que la récente escalade américaine vise à accroître la pression sur l’Iran après l’échec des pourparlers, tout en envisageant de donner un feu vert à Israël pour lancer ses opérations militaires. Ce contexte s’inscrit dans une période marquée par des crises internes aux États-Unis et en Israël, où un conflit extérieur pourrait servir à détourner l’attention et à renforcer la cohésion intérieure.
Des analystes notent que Washington ne redoute pas tant l’acquisition de l’arme nucléaire par l’Iran, mais plutôt une déclaration officielle de possession, qui pourrait entraîner une course régionale aux armements nucléaires à l’image d’Israël et de l’Iran.
Ils soulignent que si les États-Unis étaient véritablement opposés à un programme nucléaire iranien, ils auraient déjà ciblé les installations iraniennes, comme ils l’ont fait dans le passé pour des programmes similaires dans le monde arabe, via des frappes directes ou par Israël.
Selon d’autres experts, Israël craint le programme nucléaire iranien, mais ni Israël ni l’Iran ne sont réellement capables d’utiliser concrètement des armes nucléaires. Les États-Unis exploitent la situation pour manipuler les parties prenantes – Golfe, Iran, Israël – en vue d’obtenir des gains stratégiques distincts avec chacun, tout en détournant l’attention du public américain des manifestations internes liées aux politiques migratoires et douanières.
Des observateurs prévoient que l’administration Trump pourrait chercher à focaliser les médias et l’opinion publique sur un éventuel conflit avec l’Iran, en particulier avec le début des évacuations de familles et employés des ambassades américaines dans certaines régions.
Des scénarios envisagent un échange de frappes intense entre l’Iran, Israël et les États-Unis, accompagné d’un blocus économique, maritime et aérien visant à isoler Téhéran, similaire à la situation de la Corée du Nord. La conclusion probable serait soit une reddition iranienne avec démantèlement de son programme nucléaire et éventuellement de son programme de missiles, soit un durcissement et une poursuite du développement nucléaire, menaçant Tel Aviv.
Certains commentateurs estiment que toute cette agitation a deux objectifs principaux :
- Intimider l’Iran pour qu’il cède sur certaines exigences lors des négociations.
- Détourner l’attention des troubles et manifestations internes aux États-Unis.
Selon eux, une frappe américaine est peu probable dans l’immédiat.
Des voix critiques dénoncent la stratégie de l’administration américaine consistant à faire monter la pression et à menacer pour contraindre l’Iran à signer un accord favorable aux États-Unis et à Israël. Ils rappellent que le coût d’une guerre serait très élevé pour toutes les parties, y compris pour la région entière.
Un analyste avertit que si l’Iran est frappé militairement par des forces israélo-américaines, sa réponse devra être immédiate, rapide et puissante, visant à détruire les installations nucléaires ennemies. À l’inverse, un maintien d’une posture passive serait perçu comme un signe de faiblesse.
Enfin, dans un climat de tensions intenses, le ministre omanais des Affaires étrangères, Badr Albusaidi, a annoncé via la plateforme X (ancien Twitter) que la sixième ronde des pourparlers irano-américains se tiendra à Mascate le dimanche 15 juin. Ce rendez-vous diplomatique s’inscrit dans les tentatives de désescalade et de recherche d’une solution négociée malgré les divergences persistantes.