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Berkeley Springs est un concentré d’Amérique, où des tensions palpables animent la dynamique du village. Ses habitants, tout en partageant des sourires au petit matin à la boulangerie, évitent désormais de prononcer un nom qui les divise : Donald Trump.
Une communauté divisée
Le tourbillon Trump crée une fracture de plus en plus marquée entre les 850 habitants de ce village de Virginie-Occidentale. Deux mondes se côtoient : les conservateurs, profondément enracinés dans la région, et les progressistes, qui ont émigré des grandes villes pour s’établir au creux des Appalaches.
Autrefois calme, cette cohabitation devient de plus en plus tendue. « Ceux qui restaient silencieux jusqu’à maintenant élèvent la voix pour défendre leurs droits, ce qui énerve les autres qui élèvent la voix à leur tour », explique Kate Colby, 44 ans, propriétaire d’une petite boutique de cadeaux. « Donc aujourd’hui, tout le monde hausse le ton, et ça s’envenime… jusqu’à l’implosion. »
Les tensions politiques
Un drapeau aux couleurs LGBT+ trône sur l’un des murs de sa boutique, ce qui suscite des demandes de retrait de la part d’habitants conservateurs. Ce contentieux illustre bien les clivages américains : les progressistes voient dans les diatribes du président une attaque contre les minorités, tandis que ses partisans se sentent renforcés par son discours.
Éviter les conflits
La polarisation croissante aux États-Unis se reflète ici, avec un président qui n’hésite plus à attaquer ses adversaires. Nicole Harris, 47 ans, propriétaire de chambres d’hôtes, déclare : « Donald Trump fait du sacré bon boulot pour tout polariser. Avec lui, c’est +tu es de mon côté, ou bien casse-toi+. »
Pour éviter les étincelles, elle préfère ne pas aborder les discussions politiques avec ses voisins, qu’elle décrit comme « très traditions ». « C’est un petit village, on se croise tout le temps. Ici, on va dans les mêmes restaurants, mais comme c’est important de s’entendre avec tout le monde, j’essaie de tenir ma langue », ajoute Beth Curtin, gérante d’un magasin d’antiquités.
Les idéologies en confrontation
Scott Wetzel, 62 ans, résume la polarisation : « Pour moi, les démocrates sont des communistes qui menacent ma façon de penser. » Il affirme que la liberté, pour lui, signifie ne pas être dicté sur la manière de vivre.
Récemment, des manifestations ont eu lieu dans les rues, dénonçant la « grande et belle loi » de Trump, tandis qu’un camion vendait des casquettes à son effigie. De nombreux habitants choisissent de boycotter les commerces dont les propriétaires soutiennent des idées opposées.
Vers un apaisement?
Le maire, Greg Schene, tente de calmer les tensions. « Berkeley Springs, c’est un vrai melting pot. Mais je pense qu’il faut toujours essayer de trouver un entre-deux », conclut-il, conciliateur, tandis qu’il salue les passants depuis le balcon de sa maison.