Table of Contents
Tensions croissantes entre le Soudan et le Sud-Soudan
Les relations entre le Soudan et le Sud-Soudan ont pris un tournant critique en raison de l’escalade des tensions diplomatiques entre les ministères des Affaires étrangères des deux pays. Cela fait suite à la demande de Juba d’ouvrir une enquête internationale sur ce qu’elle considère comme des « actes terroristes » visant ses citoyens dans l’État de la Gézir durant les opérations militaires menées par l’armée contre les villes qui étaient occupées par les Forces de soutien rapide le mois dernier.
Origines du conflit
Les premiers signes de tension sont apparus lorsque le ministère des Affaires étrangères du Sud-Soudan a convoqué l’ambassadeur soudanais à Juba, Issam Karrar, le 15 janvier dernier, pour exprimer son mécontentement concernant des « violations » contre ses citoyens dans la ville de Wad Medani récemment reprise par l’armée.
Avec la montée des accusations de violations des droits humains par l’armée et ses alliés à l’encontre de citoyens soupçonnés de soutenir les Forces de soutien rapide, le Président du Conseil de souveraineté, Abdel Fattah al-Burhan, a décidé de former une commission d’enquête sur ces événements.
Échanges diplomatiques tendus
Peu après cette décision, le ministre des Affaires étrangères du Sud-Soudan, Ramadan Abdullah, a déclaré lors d’une réunion à New York que l’armée soudanaise et ses alliés avaient « exercé du terrorisme contre ses citoyens ». Il a appelé l’Union africaine et l’ONU à aider dans l’enquête.
Le ministère des Affaires étrangères soudanais a qualifié ces déclarations de « non fondées » et a déclaré que « le gouvernement a fait preuve de patience face aux excès de Juba, malgré la participation de mercenaires sud-soudanais aux côtés des Forces de soutien rapide. »
Accusations réciproques
Cependant, cette semaine, le ministère des Affaires étrangères du Sud-Soudan a affirmé que les déclarations de son homologue soudanais après les massacres survenus en Gézir semblaient être une tentative de détourner l’attention des crimes commis. Il a également critiqué les déclarations de l’assistant commandant de l’armée, Yasser al-Atta, qui avait déclaré que « les citoyens du Sud-Soudan représentent 65% des éléments des Forces de soutien rapide ».
Juba a formellement accusé le Soudan de recruter des éléments sud-soudanais pour les envoyer se battre dans des conflits étrangers, tels que Yémen, tout en niant avoir préparé des hôpitaux pour traiter ces éléments.
Perspectives d’avenir
Selon la journaliste spécialisée dans les affaires du Sud-Soudan, Maha Al-Talab, les relations entre Khartoum et Juba sont tendues depuis le début de la guerre, à cause des accusations du Soudan concernant le soutien de Juba aux Forces de soutien rapide. Toutefois, ces réserves étaient habituellement discutées à travers des canaux de communication ouverts.
Elle souligne que Juba a reconnu pour la première fois la participation de mercenaires dans la guerre aux côtés des Forces de soutien rapide, tout en minimisant leur proportion.