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Les tensions diplomatiques entre le Liban et l’Iran s’accentuent après des déclarations jugées menaçantes de Téhéran et à la suite d’un échange entre Nawaf Salam, premier ministre libanais, et Ali Larijani, secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale iranien. Le Liban réaffirme sa souveraineté et appelle au respect des règles diplomatiques fondamentales dans les relations avec l’Iran.
Réaction du Premier ministre Nawaf Salam et cadre diplomatique
Après sa rencontre avec Ali Larijani, Nawaf Salam a déclaré que les positions iraniennes envers le Liban comportent une menace explicite et qu’elles sont inacceptables tant sur le fond que sur la forme. Il affirme que les déclarations récentes de certains responsables iraniens, notamment le ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi, Ali Akbar Velayati et le colonel Masjdi, sont inacceptables sur le fond comme sur la forme.
Salam poursuit en soulignant que les positions iraniennes, qui portent une menace explicite, constituent une violation grave des principes diplomatiques et de l’esprit de respect mutuel, fondements de toute relation bilatérale saine et de droit international. Il affirme que ce cadre est une ligne rouge infranchissable pour le Liban.
Réaction de la diplomatie libanaise et cadre légal
La diplomatie libanaise a rapidement réagi, condamnant les propos d’Iran et rappelant que la souveraineté du Liban doit être respectée. Une prise de position officielle souligne que toute ingérence dans les affaires internes libanaises est inacceptable et que le Liban attend une adhésion claire et explicite de la partie iranienne à ces principes.
Les autorités libanaises précisent qu’aucun responsable ni aucun citoyen libanais n’interviendra dans les affaires iraniennes et que le Liban n’acceptera aucune forme d’ingérence visant à soutenir un parti sur un autre.
Non-ingérence et cadre institutionnel libanais
Salam affirme que ni lui ni aucun responsable libanais n’accepteront de s’immiscer dans les affaires intérieures iraniennes, ou de prendre parti dans des décisions souveraines iraniennes. Le Liban entend respecter les règles qui régissent les relations entre États et attend de l’Iran une adhésion claire à ces mêmes règles.
Il rappelle que les décisions gouvernementales libanaises ne doivent pas être discutées dans d’autres pays et que le centre du pouvoir de décision au Liban demeure le Conseil des ministres. Le Liban affirme que les Libanais seuls façonnent leur destin et rejettent toute forme de tutelle ou d’ingérence.
Salam précise également que la question du contrôle des armes appartient aux autorités légitimes, et que les Libanais ont pris cette position lors de l’accord de Taëf de 1989, réaffirmée dans le programme gouvernemental actuel et rappelée par le président lors de son discours devant le Parlement.
Liban et sécurité, Palestine et aides étrangères
Salam rappelle que le Liban, qui fut l’un des premiers défenseurs de la cause palestinienne et qui a subi des conséquences lourdes face à Israël, ne se prête pas à des leçons de la part d’autrui. Toute collaboration ou aide extérieure doit transiter par les canaux officiels et les institutions étatiques du Liban.
Le Premier ministre insiste sur l’unité des Libanais, la souveraineté de l’État et la primauté des décisions gouvernementales comme lignes rouges à ne pas franchir.
Réaction iranienne et rôle du Hezbollah
De son côté, Abbas Araghchi, ministre des Affaires étrangères iranien, affirme que l’Iran soutient le Hezbollah dans ses décisions et juge que les efforts visant à désarmer le mouvement au Liban « échoueront ». Il précise que le Hezbollah a renforcé ses capacités après les revers subis lors du conflit avec Israël l’an dernier et qu’il dispose des moyens nécessaires pour se défendre. Il ajoute que la décision finale concernant les armes du Hezbollah revient au mouvement lui-même et critique le plan libanais visant à désarmer le Hezbollah, le qualifiant de « grande faute » et assurant que le Hezbollah l’ignorera.
Réactions et suites
Le ton des échanges s’est intensifié avec des accusations et des contre-accusations sur le respect des engagements et des principes souverains. Des déclarations ultérieures de responsables iraniens et libanais ont alimenté le débat sur l’ingérence et la sécurité régionale, alors que le Liban réaffirme son attachement à la souveraineté et au cadre constitutionnel.