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La ville de Torre Pacheco, située dans la région de Murcie en Espagne, est actuellement en proie à une violente crise sociale alimentée par des tensions racistes et des actes de violence. Depuis plusieurs nuits, des émeutes et affrontements ont éclaté dans cette commune de 40 000 habitants, principalement liés à l’agression d’un retraité de 68 ans, prénommé Domingo, qui a été victime d’une attaque brutale par trois jeunes d’origine nord-africaine, filmée et largement diffusée sur les réseaux sociaux.
Une origine contestée et un contexte de tensions exacerbées
Selon les autorités, cette agression, survenue le 9 juillet, aurait été sans motif apparent et a suscité une forte réaction dans la ville. La diffusion de la vidéo a été un véritable déclencheur, provoquant une montée de colère parmi une partie de la population et des groupes d’ultradroite, qui ont appelé à une chasse aux personnes d’origine nord-africaine, notamment via la messagerie Telegram où certains ont invoqué des appels à la déportation automatique.
Une majorité des participants aux violences ne seraient pas originaires de Torre Pacheco, mais la majorité des 80 individus identifiés aurait des antécédents de violence. Parmi les interpellés, trois personnes sont en lien avec l’agression contre Domingo : deux immigrés ne vivant pas à Torre Pacheco et une autre arrêtée dans le Pays basque alors qu’elle se dirigeait vers la France. Sept autres, comprenant un citoyen marocain et six Espagnols, ont été arrêtés pour leur participation aux affrontements et aux troubles à l’ordre public.
Réponse des forces de l’ordre et appel au calme
Face à la violence croissante, le gouvernement espagnol a déployé un renfort important de la Guardia Civil. Dès le 11 juillet, une centaine d’agents étaient mobilisés, avec une promesse d’intensification dans les jours qui suivent, pour tenter de maîtriser la situation. Le maire de Torre Pacheco, Pedro Ángel Roca, a affirmé que la situation avait été « maîtrisée » grâce à l’intervention rapide des forces de l’ordre, tout en appelant au calme.
Les autorités insistent sur la nécessité de renforcer la sécurité, en particulier dans une ville où environ 30 % de la population est d’origine immigrée, principalement marocaine. La région de Murcie, où se trouve Torre Pacheco, compte à elle seule près d’un million de Marocains, la principale diaspora du pays.
L’Organisation marocaine pour l’intégration des immigrés a également exprimé sa préoccupation, demandant une protection efficace pour les familles et dénonçant la recrudescence des menaces et agressions racistes.
Une montée des violences alimentée par la désinformation et la politique
Les autorités espagnoles pointent également du doigt la désinformation et la propagation de fausses informations, notamment une vidéo de l’agression prétendue du retraité qui s’est avérée être manipulée ou incorrecte. Le président de la région de Murcie, Fernando López Miras, a accusé certains partis d’extrême droite, comme Vox, d’attiser la haine et les tensions en évoquant notamment l’immigration illégale comme facteur de déstabilisation.
Le gouvernement central, écrit le président Pedro Sánchez sur Twitter, insiste sur le fait que « le racisme n’est pas compatible avec la démocratie » et que des mesures fermes seront prises pour garantir la paix et la sécurité dans la région.