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Le survol récent par des drones russes de plusieurs aéroports et sites en Scandinavie, accompagné de cyberattaques simultanées contre des plateformes aéroportuaires, illustre selon des experts la montée des menaces hybrides visant l’Europe et la résilience des sociétés démocratiques.
En Scandinavie et en Europe : incidents liés aux drones russes et cyberattaques
Des survols de drones, vraisemblablement d’origine russe, ont été signalés au‑dessus des aéroports de Copenhague et de Stockholm ainsi que de la forteresse d’Akershus en Norvège. Ces intrusions s’inscrivent dans une série d’incidents aériens et informatiques récents qui ont touché plusieurs pays européens.
Au même moment, trois chasseurs russes ont pénétré l’espace aérien de l’Estonie et des drones similaires ont survolé la Pologne et la Roumanie. Parallèlement, quatre aéroports ont été la cible de cyberattaques, dont l’auteur n’a pas été identifié publiquement.
Parmi les cibles figurait la société américaine Collins Aerospace, fournisseur de systèmes d’enregistrement et d’embarquement, qui venait d’obtenir un contrat avec l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) portant sur un système de commandement et de contrôle de guerre électromagnétique.
Incidents recensés récemment
- Survols de drones au‑dessus des aéroports de Copenhague et Stockholm et de la forteresse d’Akershus (Norvège).
- Incursion dans l’espace aérien estonien par trois chasseurs russes.
- Survols de drones signalés en Pologne et en Roumanie.
- Cyberattaques simultanées visant quatre aéroports.
- Attaque ciblée contre Collins Aerospace, liée à un contrat OTAN sur la guerre électromagnétique.
Antécédents récents et étendue des menaces hybrides
Ces événements s’ajoutent à une série d’actions imputées au Kremlin ces dernières années. Parmi elles : des incendies en Pologne attribués à la Russie, le brouillage du signal GPS d’un avion transportant Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, et des colis explosifs destinés apparemment à des avions de fret.
La France et d’autres pays européens ont aussi pointé du doigt des assassinats ciblés d’opposants russes, des actes de sabotage ainsi qu’un attentat manqué contre le président de la société allemande Rheinmetall en juillet 2024, entreprise impliquée dans l’effort de réarmement en faveur de l’Ukraine. En 2014, l’attaque des dépôts de munitions de Vrbetice, en République tchèque, avait coûté la vie à deux personnes.
Ce que certains qualifient d’« menaces hybrides » ne doit pas être sous‑estimé : ces opérations peuvent causer des morts ou des perturbations majeures, notamment lorsque les cyberattaques touchent des systèmes de signalisation routière ou ferroviaire.
Les services de renseignement européens n’excluent pas que la Russie puisse chercher à provoquer des attentats de grande ampleur, directement ou via des relais extérieurs comme des groupes mafieux ou des cellules djihadistes ; l’un de ces projets semble avoir été déjoué, selon les informations disponibles.
Conséquences pour la sécurité et la réponse en Europe
La succession d’incidents — vols non autorisés, brouillages, sabotages et cyberattaques — met à l’épreuve la capacité des pays européens à détecter, attribuer et répondre à des actions hybrides combinant moyens aériens et opérations numériques. Les autorités civiles et militaires renforcent la surveillance et la coopération pour limiter les risques et protéger les infrastructures critiques.
La multiplication de ces attaques souligne également la nécessité pour les opérateurs privés et publics de durcir leurs défenses, en particulier les systèmes liés au transport et aux communications, et d’améliorer le partage d’informations entre alliés.