Les tensions et échanges Indonésie et Asie centrale s’imposent dans l’actualité alors que deux dynamiques distinctes se déroulent: des manifestations en Indonésie après la mort d’un chauffeur de moto-taxi, et un rapprochement économique entre l’Ouzbékistan et l’Afghanistan via la zone transfrontalière d’Airatom. À Jakarta, les rues se remplissent et les protestataires dénoncent la violence policière, tandis qu’au cœur de l’Asie centrale, des projets d’infrastructures et des échanges commerciaux redessinent les liens entre Kaboul et Tachkent. Dans les deux cas, des chiffres, des témoignages et des regards diplomatiques éclairent les enjeux humains et économiques.
À Jakarta, des manifestations s’étendent après la mort d’un chauffeur de taxi
Affan Kurniawan, 21 ans, conducteur de moto-taxi, livrait un repas lorsque les heurts ont éclaté dans le centre de Jakarta. Dans le même temps, des mobilisations ouvrières et étudiantes ont gagné d’autres villes, et les forces de l’ordre ont tenté de maîtriser la situation. Selon le Times Indonesia, «En quelques minutes, Affan est devenu une nouvelle victime de la violence de l’appareil d’État», écrit le Times Indonesia.
La contestation s’est propagée bien au-delà de Jakarta, gagnant Surabaya, Bandung, Solo et Medan, ainsi que les îles et régions voisines. Partout dans le pays, les manifestants réclament justice et une hausse du salaire minimum, dénonçant des indemnités jugées indécentes des députés et appelant à une réponse plus ferme des autorités face à ce qu’ils décrivent comme des violences policières.
Airatom et les échanges transfrontaliers Asie centrale–Afghanistan, un réseau en pleine expansion
En Asie centrale, l’attention se porte sur Airatom, une zone franche près de Termez où Afghans et Oüzbeks se croisent sans visa pendant quinze jours et où prospèrent commerces, services et équipements modernes, dont un hôtel Hilton et un centre médical, selon les responsables locaux et l’AFP. D’après Sanjar Sodikov, l’un des responsables d’Airatom, plus d’un millier d’Ouzbeks et jusqu’à 2 000 Afghans visitent quotidiennement le centre, bénéficiant de quinze jours sans visa, chose rare dans la région. Le lieu reste sensible: des garde-frontières filtrent l’entrée, des barbelés couvrent les murs d’enceinte et des policiers et des agents des services secrets ouzbeks en civil patrouillent, témoins d’un contexte sécuritaire encore prégnant dans la région.
Des citations du président ouzbek Chavkat Mirzioïev présentent Tachkent comme leader de l’engagement avec Kaboul, tandis que certains acteurs afghans soulignent les potentialités du commerce et des transports dans des itinéraires transfrontaliers. L’objectif affiché est de développer les relations commerciales avec l’Afghanistan et d’accéder aux marchés de l’Iran et du Pakistan par ces corridors, malgré des frictions liées à la sécurité et aux procédures douanières.
Le rôle des États centrasiatiques est également discuté sur un plan plus macroéconomique. Le Kazakhstan a retiré en 2024 les talibans de la liste des organisations terroristes pour des considérations « commerciales et économiques », et le Kirghizistan a appelé l’Occident à reconnaître les talibans. Le Turkménistan s’implique via le gazoduc TAPI et le Tadjikistan a rapporté une nette hausse des échanges commerciaux, indiquant une dynamique régionale orientée vers l’ouverture et les échanges malgré des défis régionaux. À Airatom, des difficultés opérationnelles subsistent pour certains commerçants: les ventes baissent, les contrôles aux postes prennent du temps et les coûts restent un frein à l’activité, selon les témoignages récoltés.
Selon le responsable taliban, «il est prévu d’ouvrir un marché semblable en Afghanistan», et l’ONU a signalé qu’Afghanistan demeure confronté à une terrible crise humanitaire, accentuant les enjeux sécuritaires et économiques pour les pays voisins. Malgré ces difficultés, les échanges et investissements transfrontaliers se poursuivent, portés par des projets d’infrastructures et des ambitions commerciales qui reflètent une région en mutation.
Ces dynamiques illustrent des enjeux croisés entre sécurité et économie dans des régions en mutation, où des flux commerciaux et des projets d’infrastructures se heurtent encore à des conditions de travail et de mobilité qui restent sous surveillance et en évolution.