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Escalade des tensions entre l’Inde et le Pakistan au Cachemire
Les tensions entre l’Inde et le Pakistan persistent une semaine après une attaque meurtrière dans la région du Cachemire administrée par l’Inde. Les autorités indiennes ont annoncé mardi la fermeture de nombreux sites touristiques dans cette zone contestée depuis l’indépendance de 1947, revendiquée par les deux pays. Parallèlement, le Pakistan prépare une action judiciaire contre la suspension punitive par New Delhi d’un traité crucial sur l’eau.
Fermeture des sites touristiques et échanges de tirs
La frontière dite « Ligne de Contrôle » (LoC), longue de 740 km, qui sépare de facto les territoires contrôlés par l’Inde et le Pakistan au Cachemire, a été le théâtre d’échanges de tirs pour la cinquième nuit consécutive. Le Pakistan a indiqué avoir abattu un drone indien, ravivant les craintes d’une escalade entre ces deux puissances nucléaires.
Le gouvernement du Cachemire administré par l’Inde a fermé 48 des 87 sites touristiques officiellement autorisés dans cette région himalayenne pittoresque. Aucune date de réouverture n’a été communiquée, ce qui a poussé de nombreux touristes, pris de panique, à quitter précipitamment la région.
Réactions en chaîne entre New Delhi et Islamabad
À la suite de l’attaque armée ayant coûté la vie à 26 touristes, majoritairement hindous, l’Inde accuse le Pakistan de financer et de soutenir le « terrorisme transfrontalier » dans cette région majoritairement musulmane. Islamabad nie toute implication et réclame une enquête impartiale.
Une série de mesures diplomatiques réciproques a suivi :
- Annulation des visas et rappel de diplomates
- Fermeture de la frontière indienne avec le Pakistan et expulsion de citoyens pakistanais
- Fermeture des frontières et de l’espace aérien par le Pakistan
- Menace pakistanaise de suspendre l’accord de Simla de 1972, qui avait partiellement normalisé les relations bilatérales
New Delhi a également annoncé la semaine dernière la suspension du Traité des eaux de l’Indus de 1960, dont dépend 80 % de l’agriculture irriguée pakistanaise.
Réponse juridique et diplomatique du Pakistan
Le ministre d’État pakistanais à la Justice, Aqeel Malik, a déclaré mardi que le Pakistan envisageait d’engager des poursuites devant toutes les instances juridiques disponibles, notamment la Banque mondiale et la Cour permanente d’arbitrage. Il a également évoqué la possibilité de saisir la Cour internationale de justice, estimant que l’Inde violait la Convention de Vienne de 1960 sur le droit des traités.
Son message souligne que les accusations indiennes sont infondées et relèvent d’une propagande négative, tout en insistant sur le fait que le Traité des eaux de l’Indus ne peut en aucun cas être suspendu unilatéralement.
Crainte d’une incursion militaire imminente
Les tirs ont continué le long de la Ligne de Contrôle pour la cinquième nuit consécutive. L’armée indienne a déclaré avoir riposté à des tirs non provoqués provenant de plusieurs postes pakistanais aux alentours de minuit, sans faire état de victimes ni fournir de détails supplémentaires.
Le Pakistan n’a pas confirmé ces échanges, mais la radio d’État a rapporté que l’armée avait abattu un drone indien, qualifiant cet acte de violation de son espace aérien. Aucun commentaire n’a été fait par l’Inde à ce sujet.
Le ministre pakistanais de la Défense, Khawaja Muhammad Asif, a déclaré lundi à Reuters que son pays se préparait à une incursion militaire « imminente » de l’Inde.