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Thaïlande: dissolution du Parlement et éventuelles élections

by charles
Thaïlande

La Thaïlande traverse une crise politique majeure après que le Premier ministre par intérim a enclenché la dissolution du Parlement, ouvrant la voie à des élections potentielles dans les prochains mois. Cette démarche survient dans un contexte de tensions entre les camps pro‑monarchie et opposés et fait suite à la destitution de Paetongtarn Shinawatra par la Cour constitutionnelle la semaine dernière. Le Pheu Thai, qui assure l’intérim, cherche le soutien du Parti du peuple pour soutenir son candidat au poste de Premier ministre, tandis que les équilibres entre les partis évoluent et que l’opinion publique semble partagée.

Photo illustrant l’incertitude politique autour de la Thaïlande
Photo illustrant l’incertitude politique autour de la Thaïlande.

Dissolution du Parlement et calendrier électoral

Selon l’AFP, Phumtham Wechayachai « a soumis un décret de dissolution de la Chambre », a annoncé à l’AFP Sorawong Thienthong, le secrétaire général du parti Pheu Thai. Selon la Constitution thaïlandaise, la dissolution doit encore être validée par le roi. Si tel est le cas, une élection devra être organisée entre 45 et 60 jours plus tard. Le Parti du peuple a déclaré que son soutien à Anutin était subordonné à la dissolution de la Chambre et à la tenue de nouvelles élections dans un délai de quatre mois.

« Une élection pourrait être la meilleure solution pour le pays car il est presque impossible de former un gouvernement normal dans ces conditions », a expliqué à l’AFP Titipol Phakdeewanich, chercheur en sciences politiques de l’université Ubon Ratchathani.

Reconfigurations et recompositions des partis

Fort de 143 sièges au Parlement, le Parti du peuple est la première formation d’opposition. Il soutient désormais le milliardaire Anutin Charnvirakul, ancien allié du Pheu Thai qu’il a abandonné en juin en raison de sa gestion du conflit frontalier avec le Cambodge, contribuant à son déclin.

Héritier d’une fortune dans le génie civil, Anutin avait siégé au gouvernement depuis 2019 comme vice‑Premier ministre, ministre de l’Intérieur et ministre de la Santé. En 2022, il a dépénalisé le cannabis. Responsable de la réponse au Covid‑19, il avait dû présenter ses excuses après avoir accusé les Occidentaux de propager le virus dans ce royaume très dépendant du tourisme.

Sous l’angle constitutionnel, selon la Constitution thaïlandaise, seuls les candidats nommés pour le poste de Premier ministre à l’issue des dernières élections législatives de 2023 sont éligibles au poste. Sur les neufs personnes initialement proposées, quatre sont inéligibles, laissant cinq candidats potentiels.

Réactions et perspectives dans l’arène politique

Beaucoup d’observateurs parlent d’une recomposition du paysage et que les alliances peuvent encore changer. L’alliance Pheu Thai – Parti du peuple est marquée par les contradictions et les calculs d’influence, alors que les électeurs jeunes expriment le désir d’un autre type de politique.

« Ce sont toujours les mêmes luttes pour le pouvoir et on ne voit pas de changement dans nos vies », s’indigne Kanjana Sangkasupan, 23 ans, coiffeuse à Bangkok. « En tant que jeune, je veux un autre type de politique », ajoute-t-elle.

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