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Theatre du desert danse sur la ligne de front

by Sara
Theatre du desert danse sur la ligne de front

Théâtre du désert : Danse sur la ligne de front

Les écrivains décrivent souvent la tragédie, et il est difficile de savoir s’ils le font pour éviter la douleur ou s’ils s’immergent dans la souffrance liée à l’art de l’écriture. En tant que récepteurs, nous sommes généralement impliqués dans cette douleur ; l’écrivain raconte les enjeux de son époque, tout en essayant d’éviter la souffrance – un comportement typique de nombreuses personnes. Ce rôle de victime que nous jouons participe d’une dualité qui régit nos vies sur cette terre.

Les performances du spectacle #خيال_صحرا, conçu par #جورج_خباز et #عادل_كرم, continuent d’attirer l’attention. Dans un de ses récents discours, Khabaz a partagé son enthousiasme, déclarant : « Je suis fier d’un public qui remplit la salle chaque jour, plein de joie, de rires et d’interactions. Merci pour la confiance renouvelée, malgré tout, le théâtre existe grâce à vous. »

Une œuvre riche en significations

Les artistes comme George Khabaz s’expriment à travers leurs œuvres, cherchant souvent à explorer des thématiques récurrentes dans leur travail. Son dernier projet, « خيال صحرا », ne fait pas exception. Le titre même suscite des interrogations, évoquant à la fois l’angoisse et la recherche d’une vérité sur la condition humaine.

Khabaz nous plonge dans une réalité où la « sahra » (désert) symbolise à la fois son esprit assoiffé et les dures réalités de son existence. Cette pièce évoque les luttes et les rêves de deux protagonistes qui représentent le peuple arabe, en utilisant la métaphore du désert pour aborder la question de l’identité et de l’appartenance.

La musique comme fil conducteur

Khabaz rassemble les récits d’une guerre qui a divisé le Liban, mettant en scène deux adversaires. Chacun, armé de ses croyances culturelles et religieuses, dévoile son histoire pendant une trêve inespérée lors des années 1970. Dans cette parenthèse, le temps semble s’arrêter, permettant à ces hommes de partager leurs espoirs et leurs rêves dans un monde où le conflit semble devenu la norme.

Cette pause dans les hostilités représente une analyse des causes de la guerre, explorant les motivations psychologiques et sociologiques qui poussent chaque individu à participer au conflit. Malgré leurs différences, ces personnages partagent des similitudes dans leurs désirs de paix, montrant que chacun rêve d’une vie meilleure.

Un message fort et intemporel

Dans un moment de rêve, les protagonistes se unissent dans une danse commune, transcendant ainsi leur réalité quotidienne et les frontières qui les séparent. Ce mouvement collectif parle de l’espoir, de la légèreté du rêve, et offre un échappatoire à la dureté du monde qui les entoure.

Mais, alors que le rêve s’achève, la réalité reprend le dessus : les personnages se retrouvent face à une société marquée par les dettes et les crises existentielles. Les histoires de perte, d’amour et d’espoir s’entrelacent, remettant en cause l’identité et la situation actuelle du Liban.

Un timing chargé de signification

La première de « خيال صحرا » ne semble pas être une simple coïncidence. Le choix de présenter la pièce au début du mois d’août fait écho à la tragédie du port de Beyrouth survenue en 2020. Khabaz remet en lumière les douleurs continuelles et le désespoir qui habitent le pays, touchant à des thèmes tels que la division, l’absence d’une véritable reconstruction, et l’angoisse qui plane sur l’avenir.

À travers cette pièce, Khabaz nous pousse à réfléchir sur la situation actuelle : la lutte contre un passé lourd, la quête d’un avenir où l’espoir pourrait s’épanouir malgré les épreuves. En s’attaquant à des problématiques structurelles et à la désillusion collective, « خيال صحرا » s’impose comme une œuvre essentielle de la scène contemporaine libanaise.

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