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Une nomination qui suscite l’indignation dans le diocèse de Toulouse : l’archevêque Monseigneur Guy de Kérimel a décidé de nommer l’abbé Dominique Spina au poste de chancelier de la curie diocésaine, malgré sa condamnation en 2006 pour viol sur un mineur. Cette décision, annoncée le 4 juin, relance le débat sur la gestion des affaires internes de l’Église face aux victimes d’abus sexuels.
Une nomination controversée au sein du diocèse
L’abbé Dominique Spina, qui a été condamné à cinq ans de prison, dont un avec sursis, en 2006 pour le viol d’un lycéen de 16 ans survenu en 1993, occupe désormais une fonction administrative. Jusqu’en 2016, il avait été en charge d’un ensemble paroissial dans la région toulousaine, mais sa nomination comme chancelier, un poste clé pour la gestion des actes officiels de l’archevêque, soulève des questions sur la politique du diocèse en matière de transparence et de justice.
Les déclarations de l’archevêque
Dans un communiqué, Monseigneur de Kérimel explique sa décision par une notion de miséricorde : « J’ai pris le parti de la miséricorde », affirme-t-il. Il précise que l’abbé Spina n’exerce plus de fonctions pastorales et qu’il est désormais assigné à des tâches administratives exclusivement, telles que la conservation des archives et le conseil aux prêtres. Selon lui, aucune nouvelle infraction ou procédure n’a été engagée contre lui depuis les faits remontant à plus de trois décennies.
Réactions et critiques
Cette nomination est vivement critiquée par l’association Parler et Revivre, qui lutte pour la reconnaissance et la réparation des victimes d’abus dans l’Église. Olivier Savignac, son président, déplore l’absence de reconnaissance des recommandations de la CIASE, qui recommande une plus grande vigilance et une meilleure gestion des cas d’abus sexuels. Selon lui, cette décision ravive le traumatisme chez certaines victimes, qui se sentent ignorées ou bafouées.
Une gestion qui questionne l’Église
Depuis plusieurs années, le cas de Dominique Spina alimente la polémique. Condamné en 2006, il a été relevé de ses fonctions en 2016 suite à ses condamnations. Pourtant, sa nomination récente à un poste de responsabilité dans la curie diocésaine souligne le dilemme de l’Église face à la gestion des prêtres condamnés pour des faits graves, en particulier ceux liés à des abus sexuels. La question demeure ouverte sur la capacité de l’institution à traiter efficacement ces dossiers tout en respectant ses engagements de transparence et de justice.