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Au terminal 2E de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, les agents des douanes font face à une recrudescence inquiétante du trafic de cocaïne. Les saisies et les arrestations de ‘mules’ ont considérablement augmenté, un phénomène qui attire l’attention des autorités.
Un phénomène en évolution
Des valises bourrées de cocaïne, des voyageurs munis de boulettes de drogue scotchées sur leur corps : le trafic de drogue prend de nouvelles dimensions. Bien que le phénomène des « mules » ait été traditionnellement associé à la Guyane, il s’est récemment étendu aux vols en provenance du Brésil et de Colombie.
Il est 6h du matin, et les premiers vols long-courriers arrivent, notamment ceux de São Paulo. Emmanuel Bizeray, le chef de l’unité douanière à Roissy, explique : * »Là, les collègues sont 18 à peu près, aujourd’hui. Et on est face à 30 000 passagers… »*
Stratégies de détection
Les agents examinent de manière discrète des profils ordinaires. * »On ne confie pas des quantités de cocaïne très importantes à des gens qui vont à coup sûr être contrôlés, »* précise Bizeray. Le contrôle commence par un couple avec un adolescent, suivi d’une femme d’une cinquantaine d’années, mais rien ne semble suspect.
La vigilance des agents se tourne alors vers les valises. Lors d’un passage aux rayons X, ils détectent des formes rectangulaires, mais il s’avère que ce n’est que de la poudre de manioc, un produit alimentaire. Dans une autre valise, des petits cubes blancs sont découverts, et le passager afghan explique que c’est du yaourt séché, une première pour les douaniers.
Une augmentation des procédures judiciaires
Bien qu’aucune saisie de drogue n’ait été réalisée ce matin-là, près de 300 procédures judiciaires ont été engagées cette année pour des cas de ‘mules’, une hausse de 30 % par rapport à l’année dernière. Un agent souligne : * »Il pourrait y en avoir beaucoup plus, mais pour les passagers qui ont ingéré de la drogue, on doit toujours aller dans un hôpital jusque dans le cœur de Paris, à une heure de route en moyenne, avec trois ou quatre agents. »*
Ce processus complexe ralentit les opérations et complique le travail des agents. De plus, les collègues au Brésil font face à des défis similaires, accentuant la nécessité d’une coopération internationale.
Estimations préoccupantes
Actuellement, on estime qu’environ 10 à 12 passagers par vol de São Paulo vers l’Europe transportent de la cocaïne. Ce chiffre alarmant met en lumière l’ampleur croissante du trafic de cocaïne, nécessitant une vigilance accrue des autorités.