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Au cœur du conflit ukrainien, Vladimir Poutine a instauré une «trêve pascale» unilatérale, offrant un bref répit diplomatique lors du week-end de Pâques. Cette pause temporaire, annoncée à l’occasion de la fête chrétienne célébrée simultanément par orthodoxes et catholiques, a surpris tant les alliés occidentaux que les autorités ukrainiennes.
Une trêve symbolique et contestée
Au lieu de répondre favorablement à la proposition d’un cessez-le-feu de 30 jours, soutenue depuis plusieurs semaines par Washington et Kiev, le président russe a limité la suspension des hostilités à une période d’environ 30 heures, du samedi 18h au dimanche minuit. Présentée comme un geste de «miséricorde chrétienne» par les communicants du Kremlin, cette trêve humanitaire a immédiatement suscité le scepticisme à Kiev.
Volodymyr Zelensky a vivement critiqué l’initiative de Poutine en l’accusant de «jouer avec les vies humaines». Toutefois, le président ukrainien a accepté cette trêve de Pâques, tout en suggérant de l’étendre au-delà du dimanche pour «donner une chance à la paix». Cette proposition n’a pas reçu de réponse de Moscou, qui a repris ses bombardements dès les douze coups de minuit dimanche soir. Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a confirmé qu’aucun prolongement de la trêve n’avait été ordonné.
Violations du cessez-le-feu et baisse des combats
Selon Kiev, la Russie aurait enfreint près de 3000 fois la trêve qu’elle avait elle-même décrétée pendant ce week-end. De son côté, le ministère russe de la Défense affirme que l’Ukraine a violé la trêve à 4900 reprises. Malgré ces chiffres, les experts militaires ont observé une diminution marquée des affrontements le long de la ligne de front, qui s’étend sur près de 1000 kilomètres.
Pour la première fois depuis longtemps, les alertes aériennes n’ont pas réveillé Kiev ni les grandes villes ukrainiennes, et les attaques de drones et de missiles ont cessé temporairement, offrant aux populations un moment de répit.
Un échange de prisonniers et des vies épargnées
Parallèlement à cette trêve, un important échange de prisonniers a eu lieu, marquant l’un des plus significatifs depuis le début du conflit. Ce sont 277 soldats ukrainiens et 246 soldats russes qui ont été libérés et sont rentrés dans leurs foyers respectifs.
Autre fait notable, aucun civil n’a été signalé comme victime durant ce week-end de Pâques, un rare moment de calme dans une guerre meurtrière qui dure depuis plusieurs mois.