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Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, a procédé vendredi 20 décembre à un vaste remaniement de son gouvernement, annonçant des changements pour un tiers des ministères, sur fond de grave crise politique et de tensions avec Donald Trump.
Une décision qui fait suite à une semaine de chaos
Cette décision intervient après une semaine de chaos dans la capitale Ottawa, où la confusion règne après la démission surprise de la vice-première ministre, Chrystia Freeland. Cette dernière était en désaccord avec M. Trudeau sur la façon de gérer la guerre économique qui se profile avec les États-Unis.
*« Notre équipe se concentrera sur ce qui compte le plus pour les Canadiens : rendre la vie plus abordable, faire croître l’économie et créer de bons emplois pour la classe moyenne »*, a déclaré le premier ministre dans un communiqué sans faire aucune mention des tensions actuelles.
Une crise politique majeure
Minoritaire au Parlement, fragilisé par le retrait de son allié de gauche et le mécontentement croissant au sein de son propre parti, M. Trudeau est confronté à la plus grave crise politique depuis son arrivée au pouvoir il y a neuf ans. La démission de sa numéro deux a encore intensifié la pression.
Tensions avec Donald Trump
Le pays cherche depuis plusieurs jours une parade aux menaces de Donald Trump, qui a promis d’imposer des droits de douane de 25 % à ses voisins dès son retour au pouvoir, en janvier. Une mesure qui, selon les experts, serait catastrophique pour le Canada, le premier partenaire commercial du pays, représentant 75 % de ses exportations.
Près de 2 millions de personnes au Canada en dépendent, sur une population de 41 millions d’habitants. Les déclarations du président américain élu, évoquant l’idée de faire du Canada le 51e État américain et qualifiant le premier ministre canadien de *« gouverneur »*, ont ajouté à la confusion et à la tension au Canada.
Un soutien qui s’effrite
Vendredi, en parallèle du remaniement, Jagmeet Singh, chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) et ancien allié de gauche du premier ministre, a annoncé qu’il ne soutenait plus du tout le gouvernement. *« Le temps de ce gouvernement est écoulé. Nous présenterons une motion de censure claire lors de la prochaine séance de la Chambre des communes »*, a-t-il déclaré dans une lettre.
Des élections anticipées en vue
Les prochaines législatives doivent avoir lieu au plus tard le 20 octobre 2025, mais si une motion de censure est votée, cela pourrait déclencher des élections anticipées. M. Trudeau, qui a annoncé son intention de se représenter, est crédité dans les sondages de plus de 20 points de retard sur son rival conservateur, Pierre Poilievre.