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Trump et l’avenir des relations UE-USA : enjeux clés à surveiller
Le retour potentiel de Donald Trump à la présidence américaine n’est plus un simple cauchemar pour les capitales européennes. Avec la prise de pouvoir des républicains dans l’administration américaine, il devient impératif pour les institutions de l’Union Européenne à Bruxelles de se préparer à gérer un partenaire dont les positions sur des questions cruciales manquent souvent de clarté.
Ce rapport met en lumière trois enjeux majeurs à surveiller : la guerre en Ukraine, le protectionnisme commercial, et l’augmentation des dépenses militaires.
Guerre en Ukraine
Les Européens craignent que le nouveau président américain ne remette en question le soutien continu apporté à l’Ukraine dans sa lutte contre la Russie, une guerre considérée comme existentielle pour l’Europe. Trump a fréquemment critiqué la politique de son prédécesseur Joe Biden, accusant les États-Unis de dépenser des ressources dans un conflit qui ne leur apporte aucun bénéfice.
Depuis le début de l’invasion russe en février 2022, les aides militaires et économiques à l’Ukraine ont atteint 175 milliards de dollars, soit environ 7 % du budget de défense américain. Selon Hussein al-Waeli, analyste politique à Bruxelles, une coopération plus étroite s’est développée entre l’Union Européenne et le Royaume-Uni concernant la gestion de la guerre en Ukraine.
Il a ajouté que l’OTAN avait proposé un fonds de 100 milliards de dollars en cas de victoire de Trump. Malgré l’enthousiasme affiché par le président ukrainien Volodymyr Zelensky à l’idée d’un retour de Trump, ce dernier n’a pas montré d’indications de soutien futur, ayant même critiqué le président ukrainien pour son manque d’initiative dans la résolution du conflit.
Protectionnisme commercial
Le protectionnisme commercial est un autre point de divergence. Trump s’est engagé à réduire le déficit commercial américain en augmentant les droits de douane sur les importations européennes de 10 à 20 % et sur les importations chinoises de 60 %. En 2023, le commerce total des biens et services avec l’UE s’élevait à 1,36 trillion de dollars, avec un déficit commercial de 124 milliards de dollars.
Hussein al-Waeli prévoit que les entreprises allemandes seraient les plus touchées par les décisions de Trump, particulièrement dans l’industrie automobile. Le secteur technologique, avec des entreprises comme Google et Apple, sera également au cœur du conflit en raison des sanctions européennes et des droits de douane.
Les capitales européennes divergent sur la manière de répondre à cette montée du protectionnisme. Certaines, comme Berlin et Vienne, privilégient les compromis pour éviter une guerre commerciale, tandis que d’autres, comme Paris, plaident pour une défense des intérêts européens.
Dépenses militaires et avenir de l’OTAN
Le retour de Trump ravive également des inquiétudes concernant la défense collective et les dépenses militaires. Au cours de son premier mandat, Trump avait critiqué les pays européens pour ne pas respecter l’objectif de dépenses militaires de 2 % de leur PIB, soulevant des doutes sur les engagements de l’OTAN.
La clause de défense collective de l’OTAN, qui stipule qu’une attaque contre un membre est une attaque contre tous, reste un pilier central. Les pays européens, réalisant la nécessité de réduire leur dépendance à la protection américaine, commencent à explorer des moyens d’accroître leur autonomie militaire.
Le chancelier allemand Olaf Scholz a récemment affirmé que son pays respecte déjà ce seuil de 2 %, mais le niveau d’engagement des autres pays européens demeure incertain. Emmanuel Macron et le gouvernement français plaident pour une Europe de la défense plus autonome et forte.
Renaître du populisme dans le monde
Enfin, le retour de Trump est perçu comme une opportunité pour le populisme à l’échelle mondiale. Trump, en abordant des questions telles que l’identité, l’immigration et la sécurité, pourrait amplifier la normalisation des mouvements d’extrême droite en Europe.
La ONG « Avaaz » a qualifié ce retour de « cauchemar mondial », exprimant des inquiétudes quant à l’impact de ses politiques sur des sujets cruciaux tels que le climat, les droits des femmes et la sécurité des populations vulnérables. La crainte est que Trump, avec un soutien politique renforcé, puisse adopter des mesures drastiques qui affectent les droits humains et les enjeux environnementaux.
