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Trump et les tarifs : Une approche déroutante du commerce international
Le président Donald Trump a annoncé la semaine dernière des tarifs généralisés sur plus de 180 partenaires commerciaux des États-Unis. Il a décrit ces mesures comme des « tarifs réciproques » contre les pays qui imposent des droits de douane élevés sur les importations américaines, visant à rééquilibrer une équation commerciale mondiale qu’il considère injuste envers son pays.
Les justifications derrière les tarifs
Le président a cité le déséquilibre commercial des États-Unis pour justifier son argument. En effet, les États-Unis affichent le plus grand déficit commercial au monde et, en 2023, ses coûts d’importation étaient supérieurs de 1,1 trillion de dollars à ses exportations.
Cependant, certains des pays ciblés par ses tarifs sont des îles peu peuplées qui échangent à peine avec les États-Unis et ne représentent guère un défi économique pour la plus grande économie mondiale. D’autres, en revanche, sont des pays avec lesquels les États-Unis affichent un excédent commercial, ce qui soulève des questions sur la formule utilisée par l’administration Trump pour calculer ces tarifs.
Comment Trump a-t-il calculé les tarifs réciproques ?
Lors de l’annonce des tarifs, Trump a présenté un graphique listant les pourcentages de « tarifs réciproques » pour chaque pays et territoire, aux côtés des droits de douane qu’il affirmait que ces nations imposaient sur les importations américaines. En réalité, la formule utilisée par l’administration Trump pour déterminer ces tarifs n’a rien à voir avec les tarifs imposés par d’autres pays sur les produits américains.
Pour déterminer le taux de tarif pour un pays, l’administration a divisé le déficit commercial par deux fois la valeur totale des importations en provenance de ce pays et multiplié le résultat par 100 pour obtenir une valeur en pourcentage. Par exemple, le déficit commercial des États-Unis avec la Chine en 2024 était de 295 milliards de dollars, tandis que les importations totales en provenance de Chine s’élevaient à 439 milliards de dollars.
Les cibles les plus étranges des tarifs
Voici quelques-unes des cibles les plus bizarres des tarifs de Trump :
- Îles Heard et Îles McDonald : Ces îles australiennes, situées à environ 1 700 km de l’Antarctique, ont été frappées par un tarif de 10 %. En 2022, les États-Unis ont importé pour 1,4 million de dollars de produits des îles.
- Île Norfolk : Avec une population d’environ 2 000 personnes, cette île a reçu un tarif de 29 %. Les produits importés en 2022 étaient évalués à 273 000 dollars.
- Îles Cocos : Ces îles dans l’océan Indien sont soumises à un tarif de 10 %, malgré un excédent commercial de 1,5 million de dollars avec les États-Unis.
- Île de Noël : Cette île, habitée par 1 692 personnes, fait face à un tarif de 10 %, avec un excédent commercial de 400 000 dollars.
- Réunion : Cette petite île française dans l’océan Indien a été touchée par un tarif de 37 %, avec un déficit commercial des États-Unis de 32,2 millions de dollars.
Les impacts sur les relations commerciales
Le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, a déclaré que plus de 50 pays avaient contacté les États-Unis pour négocier les tarifs. Cependant, il est incertain de savoir ce que ces discussions pourraient impliquer, car les tarifs imposés par Trump ne sont pas réciproques et sont souvent basés sur le déficit commercial avec ces nations.
Les experts soulignent que l’objectif de l’annonce des tarifs de Trump n’était pas de démontrer une précision mathématique, mais plutôt de montrer une forme de pouvoir. La question demeure de savoir si les États-Unis sont réellement ouverts à des négociations.