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L’élection de Donald Trump a déclenché une réaction coordonnée des dirigeants européens réunis à Budapest pour la Communauté politique européenne. Le message est clair : l’Europe souhaite préserver l’alliance transatlantique tout en renforçant son autonomie stratégique. « Je tiens à féliciter à nouveau le président Trump pour sa victoire claire », a déclaré Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, établissant le ton d’une approche pragmatique. « Nous travaillons avec la nouvelle administration Trump de manière constructive et regardons vers l’avenir », a-t-elle ajouté, tout en affirmant que « l’avenir de l’Europe est entre nos mains ».
Positions des dirigeants européens
Mark Rutte, nouveau secrétaire général de l’Otan, a exprimé une position similaire, soulignant qu’il avait « très bien travaillé avec Donald Trump pendant quatre ans ». Cependant, il a mis en garde contre les nouveaux défis, indiquant que « la Corée du Nord, l’Iran, la Chine et, bien sûr, la Russie collaborent » contre l’Ukraine.
Roberta Metsola : « Ne plus simplement réagir »
Roberta Metsola, présidente du Parlement, adopte un ton plus ferme en affirmant : « Nous devons nous éloigner du schéma “l’Amérique élit et nous réagissons” », adressant ainsi un message à tous les dirigeants européens. Elle rappelle les paroles de Donald Tusk, Premier ministre polonais, selon lesquelles « le temps de l’externalisation géopolitique est terminé ». Cette position trouve un écho chez de nombreux dirigeants européens.
Les propos d’Emmanuel Macron
Le président français, Emmanuel Macron, a également pris la parole lors des premières tables rondes. Il a souligné que les Européens doivent désormais « assumer » leur rôle de « puissance indépendante » et ne plus « déléguer » leur géopolitique ou leur innovation à d’autres. Il a appelé les Européens à ne plus être des « herbivores » face aux « carnivores qui cherchent à les dévorer ».
Un appel à la responsabilité
Le Premier ministre belge, Alexander De Croo, a résumé le sentiment général en déclarant que « l’Europe se prépare depuis des années à être sur ses propres pieds, à être ouverte au reste du monde, mais à ne pas en être dépendante ». Charles Michel, président du Conseil européen, a ajouté : « Nous voulons approfondir nos liens avec les États-Unis, mais nous souhaitons aussi être plus maîtres de notre destin. »
Équilibre entre pragmatisme et fermeté
Le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a souligné qu’« il ne faut pas aborder ce partenariat transatlantique depuis une position de faiblesse ». L’Autrichien Karl Nehammer a exprimé des inquiétudes concernant une éventuelle dégradation des relations transatlantiques, insistant sur l’importance d’éviter une guerre commerciale, qui nuirait aux intérêts de l’Union européenne et des États-Unis.
Le soutien à l’Ukraine
Les dirigeants européens ont également discuté de la possibilité d’une réduction du soutien américain à l’Ukraine. Mette Frederiksen, Première ministre danoise, a rappelé que « plus de la moitié du soutien militaire à l’Ukraine provient déjà des pays européens », tout en exprimant l’espoir de continuer à travailler étroitement avec les Américains. Roberta Metsola a averti : « Aucune décision concernant l’Ukraine ne devrait être prise sans l’Ukraine. »
Zelensky exclut toute concession à la Russie
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a fait savoir qu’il avait eu une « bonne conversation, productive » avec Donald Trump. Il a souligné qu’il n’était pas question de faire des concessions envers la Russie, les qualifiant d’inacceptables pour l’Ukraine et suicidaires pour l’Europe.
L’Ukraine, une ligne rouge pour les Européens
Le président lituanien, Gitanas Nauseda, a exprimé l’espoir d’un « langage commun et constructif entre le président Zelensky et le président Trump », affirmant que « l’Ukraine mérite notre soutien, que nous soyons les États-Unis ou l’Europe ».
La crise allemande, nouveau défi pour l’Europe
La situation politique en Allemagne, avec la crise au sein de la coalition et le limogeage du ministre libéral Christian Lindner, suscite également des inquiétudes parmi les dirigeants européens. « Sans une Allemagne forte, nous ne pouvons pas avoir une Europe forte », a affirmé Roberta Metsola, un sentiment partagé par plusieurs autres dirigeants.