Trump renonce aux chèques pour rembourser la dette américaine

Droits de douane : Bessent privilégie le remboursement de la dette

Interrogé par la chaîne CNBC, Scott Bessent a confirmé que l’estimation initiale de 300 milliards de dollars de recettes liées aux droits de douane « allairdevori être « substantiellement revue à la hausse » ». Il a toutefois clairement écarté une redistribution immédiate de ces sommes sous forme de chèques aux Américains, une idée évoquée publiquement par Donald Trump.

« Je pense qu’à un moment donné, nous serons en mesure de le faire », a-t-il déclaré. « Mais le président Trump et moi-même sommes déterminés à rembourser la dette. »

Bessent a ainsi posé comme priorité le désendettement : les ressources nouvelles générées par les tarifs douaniers doivent, selon lui, d’abord réduire le stock d’obligations publiques avant toute autre utilisation.

Montants concernés et ratio dette/PIB en chiffres

Selon le US National Debt Clock, le produit intérieur brut (PIB) des États-Unis est estimé à 30 000 milliards de dollars, soit environ 27 600 milliards d’euros, tandis que la dette publique atteint 37 000 milliards de dollars, soit près de 34 040 milliards d’euros. Cela représente un endettement équivalent à 123 % du PIB.

Les sommes collectées via les droits de douane — déjà près de 100 milliards de dollars perçus depuis avril — constituent ainsi une marge de manœuvre jugée utile par l’administration pour réduire ce rapport dette/PIB.

Proposition de chèques et position du Trésor

Début août, le président Donald Trump avait laissé la porte ouverte à « un petit rabais » ou « une distribution ou une dividende » destiné aux ménages « aux revenus moyens ou faibles ». Le sénateur républicain Josh Hawley a repris cette piste en déposant un projet de loi prévoyant l’envoi de chèques de 600 dollars par personne — un montant équivalent à environ 552 €.

« Je pense que nous allons réduire le déficit par rapport au PIB, commencer à rembourser la dette, puis, à un moment donné, cela pourra servir de compensation pour le peuple américain », a indiqué Scott Bessent.

Mais pour l’instant, Bessent et la Maison-Blanche privilégient l’utilisation des recettes des droits de douane pour alléger la dette plutôt que pour financer une redistribution directe.

Effets sur les prix, les consommateurs et les taux d’intérêt

La hausse des droits de douane génère de nouvelles recettes pour le Trésor, mais impose potentiellement un coût aux consommateurs : les tarifs sur les importations tendent à faire augmenter les prix des produits importés et pèseront sur les entreprises et les ménages. Des PME américaines ont déjà évoqué la nécessité d’augmenter leurs tarifs pour compenser ces coûts.

Scott Bessent a néanmoins assuré que les Américains pourraient bientôt profiter d’une baisse des taux d’intérêt, liant le remboursement de la dette à des conditions monétaires plus favorables.

La question des taux reste par ailleurs un point de tension entre Donald Trump et la Réserve fédérale : le président a publiquement conspué Jerome Powell, le qualifiant à plusieurs reprises de « crétin » et de « loser », reprochant à la Fed de ne pas réduire les taux aussi rapidement que souhaité en raison des risques inflationnistes liés aux droits de douane.

Calendrier et prochaines étapes

Scott Bessent n’a pas fixé de calendrier précis pour une éventuelle redistribution future des recettes issues des droits de douane. Il a toutefois laissé entendre qu’une fois le déficit réduit et la dette engagée sur une trajectoire descendante, une compensation pour les citoyens pourrait être envisagée à terme.

Entre-temps, l’administration conserve la priorité sur le remboursement de la dette, conformément aux déclarations publiques du secrétaire au Trésor.